Parents

“Pendant ma grossesse, on a vécu ensemble des moments qu’on n’avait jamais partagés avant.”

Maman d’Augustine, 3 ans et 4 mois, et de Léonie, 18 mois.

- PROPOS RECUEILLIS PAR ELODIE CHERMANN

« Je suis la dernière d’une fratrie de trois. Ma soeur aînée ayant dix ans de plus que moi et mon frère six, j’ai été élevée un peu comme une fille unique. Cela ne m’a pas empêchée de leur en faire baver à l’adolescenc­e, surtout à ma mère. Elle avait beau être présente, aimante, patiente, j’étais alors tellement mal dans ma peau à cause du surpoids dont je souffrais que je faisais tout pour l’énerver. Je la couvrais de reproches et j’étais très dure. D’ailleurs, quand j’ai entamé ma vie de femme ensuite, j’étais persuadée de ne pas avoir besoin d’elle. Parce que je vivais en couple, je me sentais forte. Mais j’ai changé d’avis quand mon mari et moi avons mis en route notre projet bébé en 2011… Au bout de seize mois d’essais infructueu­x, j’ai découvert que j’avais un problème de trompe. Ma mère s’en est alors terribleme­nt voulu. Elle était persuadée que c’était parce qu’elle avait trop attendu pour m’avoir, alors que rien ne le prouvait. Toujours est-il que pour avoir une chance d’avoir un enfant, je devais me faire opérer. Sauf qu’il y a eu des complicati­ons lors de l’interventi­on, et comme j’avais des soins quatre fois par jour à l’hôpital, j’ai dû revenir vivre plusieurs mois chez mes parents qui habitaient plus près. Ma mère a été top ! Elle m’a portée à bout de bras jusqu’à ce que les choses finissent par rentrer dans l’ordre au niveau médical.

C’est la femme de ma vie !

En novembre 2014, je suis tombée enceinte par FIV. Le début de ma grossesse a été très compliqué. J’ai dû arrêter de travailler dès le troisième mois. Je me sentais tellement vulnérable que j’appelais ma mère tous les jours pour qu’elle me rassure, qu’elle me dise que tout irait bien. Comme quand j’étais petite. Pendant toute cette période, nous avons vécu des moments que nous n’avions jamais partagés quand j’étais ado : faire les magasins ensemble ou s’asseoir autour d’une table pour discuter. Des choses toutes simples, mais tellement chouettes ! Et puis, en août 2015, Augustine est arrivée. Quand ma mère m’a annoncé au téléphone qu’elle ne viendrait pas nous rendre visite dès le premier jour à la maternité, sur le moment, je l’ai mal vécu. Ce n’est qu’après avoir vu défiler plein de monde dans ma chambre que j’ai compris : elle n’avait pas voulu me fatiguer. Elle a eu la même délicatess­e lorsque Augustine et moi sommes rentrées à la maison. Elle ne venait que quand je lui disais qu’elle pouvait venir, et me donnait des conseils sans jamais être directive. Augustine est née avec une luxation de la hanche et devait porter un harnais, ça m’a déstabilis­ée. Alors que je culpabilis­ais beaucoup, ma mère m’a aidée à me sentir vraiment maman. Depuis, j’ai eu une deuxième fille, Léonie, je ne téléphone plus à ma mère tous les jours, mais je suis toujours proche d’elle. Je la considère vraiment comme la femme de ma vie ! »

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“Le début de ma grossesse a été très compliqué. J’ai dû arrêter de travailler dès le troisième mois. Je me sentais tellement vulnérable que j’appelais ma mère tous les jours pour qu’elle me rassure, qu’elle me dise que tout irait bien.”

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