Parents

Nez qui coule, toux…

Comment savoir si c’est une rhino ou une bronchite…

- HÉLÈNE BRY

Tessa, 2 ans et demi, sortait à peine de sa bronchite. Toute la famille retrouvait enfin des nuits paisibles. Mais la toux est revenue. Le Dr Salinier, pédiatre, met en garde. «Il faut savoir d’abord ce qu’on appelle bronchite. C’est rare d’avoir une vraie bronchite, c’est-à-dire une inflammati­on ou une infection des bronches. Ce que les parents appellent souvent bronchite, c’est quand leur enfant tousse. » Et pourquoi tousse-t-il? À cause d’une rhino, parce qu’il ne sait pas se moucher. Et quand on est enrhumé et qu’on ne se mouche pas, les glaires tombent dans la gorge, puis descendent dans les bronches. En fait, dans le cas de ces épisodes de toux, l’enfant enchaîne les rhinos et les rhumes, pas les bronchites. Ce qui est normal parce qu’il construit son immunité.

Une bronchite ou une rhino ?

Mais bien sûr, il existe aussi de vraies bronchites : la bronche s’enflamme ou s’infecte. Rassurezvo­us: votre pédiatre fera la différence à l’auscultati­on ! « En cas de vraie bronchite, les toux sont beaucoup plus tenaces, avec des râles des deux côtés qui ne sont pas mobiles à la toux », explique le Dr Salinier. En clair, si le médecin fait tousser l’enfant quand il l’ausculte, que les secrétions remontent et l’auscultati­on redevient claire, c’est une rhino. Alors qu’avec une vraie bronchite, les râles persistent car la bronche est atteinte. Autre distinctio­n importante: au sein des vraies bronchites, il existe les virales, dans les trois quarts des cas, et les bactérienn­es. « Les virales vont généraleme­nt passer toutes seules, sans traitement particulie­r », explique la pédiatre, si ce n’est laver le nez et faire baisser la fièvre. Et éventuelle­ment des médicament­s prescrits par le médecin pour calmer la toux si elle est sèche, ou parfois un peu de kiné pour favoriser la toux grasse, si l’enfant est très encombré et n’arrive pas à tousser seul. Quant aux bronchites surinfecté­es, bactérienn­es, elles nécessiten­t des antibiotiq­ues. Dans tous les cas, c’est l’occasion d’apprendre à l’enfant à bien se moucher.

Quand l’asthme s’en mêle

Il existe un troisième type de bronchite: celle qu’on appelait autrefois asthmatifo­rme et qu’on qualifie aujourd’hui de bronchite avec crise d’asthme pour impression­ner un peu les parents, et qu’ils ne laissent pas traîner! C’est de l’asthme du nourrisson : ça ne veut pas dire qu’il sera asthmatiqu­e toute sa vie, mais il doit être traité avec sérieux, y compris avec un traitement de fond, parce que sinon ses rhumes vont finir en asthme et l’enfant va abîmer son poumon. Enfin, si les bronchites reviennent trop souvent, le pédiatre conseiller­a un bilan. Une radio, déjà, pour voir si le poumon est normal. En cas de bronchites avec asthme, on fera un bilan d’allergolog­ie pour mettre en place un bon traitement anti-inflammato­ire. Si ce sont des bronchites bactérienn­es, on fera un bilan immunologi­que pour voir s’il n’y a pas un déficit immunitair­e.

Quand on est enrhumé et qu’on ne se mouche pas, les glaires descendent dans la gorge. Dans le cas de ces épisodes de toux, l’enfant enchaîne les rhinos et les rhumes.

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Toux, nez qui coule ? Comment savoir si c’est une simple rhino, une bronchite virale, une bronchite bactérienn­e ou de l’asthme du nourrisson…

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