Conseils. 5 questions essentielles sur les tranchées
Les tranchées, qu’est-ce que c’est ?
On appelle “tranchées” les contractions de l’utérus survenant quelques heures ou quelques jours après l’accouchement. Par voie basse ou pour une césarienne. Dans le jargon médical, on parle aussi “d’involution utérine” pour évoquer cette transformation de l’utérus. Les tranchées sont plus souvent ressenties chez les femmes multipares
(ayant eu plusieurs grossesses), que chez les primipares (première grossesse).
A quoi servent-elles ?
Ces contractions permettent, juste après l’accouchement, de refermer les vaisseaux sanguins qui étaient reliés au placenta afin d’éviter une hémorragie. Elles aident aussi l’utérus à reprendre sa taille initiale (entre 5 et 10 cm) dans la cavité abdominale : après s’être étiré pendant neuf mois. Enfin, les tranchées débarrassent progressivement l’utérus des éventuels derniers caillots, donnant lieu à des saignements et pertes que l’on appelle “lochies”.
Combien de temps durent-elles ? On estime que l’utérus retrouve sa taille en deux ou trois semaines, mais les lochies apparaissent généralement durant les 4 à 10 jours suivant l’accouchement, tandis que les tranchées durent en tout et pour tout une semaine. S’ensuit ce que l’on appelle le “petit retour de couches”, une phase de saignement pouvant durer un mois.
Pourquoi a-t-on plus mal en allaitant ? Ces tranchées sont majorées, voire déclenchées par la sécrétion d’ocytocine, hormone de l’accouchement et de l’attachement, mais qui intervient aussi lors de l’allaitement au sein : la succion du bébé induit une sécrétion d’ocytocine chez la mère, ce qui envoie un signal de contraction au corps pour éjecter le lait. La tétée est donc souvent accompagnée de tranchées durant les jours qui suivent l’accouchement.
Comment soulager les douleurs ? On prescrit souvent des antispasmodiques ou des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) associés à du paracétamol. Outre les médicaments, il existe certains conseils pour diminuer les douleurs des tranchées : uriner souvent pour éviter la pression d’une
vessie pleine sur l’utérus, utiliser une bouillotte chaude, s’allonger sur le ventre avec un oreiller au niveau du bas-ventre, ou encore gérer les contractions avec des exercices de respiration enseignés lors des séances de préparation à l’accouchement… Attention, si au fil des jours qui suivent l’accouchement, les saignements sont plus abondants (plus de 4 serviettes hygiéniques sur 2 heures), si les douleurs abdominales perdurent et/ou s’accompagnent de fièvre et de pertes malodorantes, il est nécessaire de consulter rapidement !