Parents

1-2 ans

Il refuse de monter dans la poussette

- ANNE VAN WAEREBEKE

Arthur, 18 mois, est en train de construire son identité : il affirme sa volonté en s’opposant à vos demandes. Au premier rang de ses refus, la poussette! Dès que vous voulez l’y installer, il hurle, se cabre, gesticule. « Naturellem­ent, soit l’enfant sait se déplacer, soit il est porté dans les bras, observe Malika Taganza, psychomotr­icienne. La poussette n’a rien de naturel, l’enfant y est passif, tandis que le portage travaille son tonus. Or, la sédentarit­é des jeunes enfants pose problème: en ville notamment, ils n’ont quasiment plus l’occasion d’exercer leur motricité. A 3 ans, on retrouve nombre d’entre eux dans nos cabinets, avec des problèmes de coordinati­on et d’équilibre. » Donc, qu’il la refuse pour bouger par lui-même a parfois du bon !

Qu’il puisse l’utiliser lui-même

Depuis quelques mois, Arthur sait marcher. Debout, la tête haute, il intègre la station verticale des adultes et il en est très fier. On ne peut que lui donner raison lorsqu’il refuse d’utiliser son moyen de locomotion de bébé. Pourtant, notre mode de vie impose l’usage de la poussette au quotidien. On évite du coup qu’elle devienne l’objet d’une lutte de pouvoir permanente…

L’enfant doit comprendre que la poussette n’est pas une punition, mais un moyen de locomotion et de portage nécessaire. Pour cela, on le rend acteur des préparatif­s : on le prévient afin de lui permettre d’anticiper, plutôt que de subir l’arrêt brutal de son jeu. On lui propose d’aller chercher ses chaussures, son manteau, on se prépare tous deux à sortir et, en dernier lieu, on parle de la poussette. S’il en est capable, il peut aller la chercher, et même y grimper lui-même. L’utilisatio­n de la poussette fait alors sens pour lui, il n’y est pas soumis.

Qu’elle reste pour lui un refuge

La poussette présente des atouts: sa forme en hamac est contenante, enveloppan­te, ça rassure l’enfant qui s’y sent à l’abri. S’il n’y a pas de pavés, il est moins secoué et peut s’y endormir, bercé par le roulement. Pour améliorer son confort, placez-y un coussin, un jouet qu’il aime bien, et tant qu’il ne peut pas communique­r verbalemen­t, on l’installe face à soi. Plus tard, face à la route, il aura tout un univers à observer. Dès 20 mois, lorsque le tout-petit marche assez bien, mieux vaut prévoir de partir en avance, afin de pouvoir s’aligner sur son allure : ainsi, il peut partir à pied, et ne monter dans la poussette que lorsqu’il est fatigué de marcher. Bien sûr, il faut composer avec les arrêts intempesti­fs du jeune curieux, avide d’observer l’herbe qui pousse le long du trottoir, le chien qui lève la patte ou la vieille dame qui attend au carrefour. Patience: plus on le brusque, plus il risque de se braquer et de ralentir… Mais c’est pour la bonne cause: plus l’enfant marche, plus il se développe et s’épanouit, à tous points de vue !

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Arthur et la poussette, ça fait deux ! Et si, lorsque c’est possible, on le laissait marcher près de nous ? Ça le réconcilie­rait sans doute avec ce moyen de transport incontourn­able !

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