Parents

Au parc avec…

Marc-Olivier Fogiel

- PROPOS RECUEILLIS PAR MATHILDE SAEZ

“Je suis plutôt un papa permissif.” «Rien dans ma vie ne me rend plus fier que mes filles !»

Avez-vous hésité à raconter l’histoire de votre famille?

Ce livre rapporte des témoignage­s de GPA. Je ne pouvais pas en parler sans parler de mon expérience. J’aurais adoré, mais ça n’aurait pas été honnête. Je sais que le fait d’exposer ma famille la fragilise. C’est un sacrifice que j’ai accepté de faire. Nous en avons beaucoup parlé tous ensemble et rien n’a été fait sans l’accord de mes filles, je leur raconte tout.

Ne craignez-vous pas les réactions des anti-GPA? Vous savez, malgré quelques débatteurs très virulents à la télévision, la société est finalement bienveilla­nte. A l’école, dans la rue, les commerçant­s… à partir du moment où les gens voient des petites filles équilibrée­s, ils se montrent bienveilla­nts. Notre quotidien est joyeusemen­t banal !

Comment avez-vous raconté à vos filles leur histoire?

Je ne sais pas à quel âge elles l’ont vraiment compris, mais je leur en parle depuis leur naissance. Alors qu’elles n’avaient que quelques minutes, je leur ai expliqué qu’elles arrivaient dans une famille avec deux papas, et que Michelle, qui leur avait permis de naître, avait accueilli la petite graine du papa pour qu’elle puisse grandir dans son ventre. Petit à petit, on a ajusté nos mots selon leur âge, et aujourd’hui, c’est leur histoire, elles en parlent très facilement.

Quel genre de papa êtes-vous ? Moi, je suis plutôt un papa permissif, alors que François fixe les règles. Pourtant, j’aurais imaginé l’inverse… Je suis plus âgé que lui et surtout, il est plus cool que moi dans la vie. Mais finalement, je suis plutôt celui qui console et lui celui qui pose les cadres. Cette semaine, par exemple, je suis en vacances seul avec les filles, et c’est un peu le bordel !

Que représente Michelle, la mère porteuse, pour votre famille ?

Aux États-Unis, quand une mère porteuse vous choisit, on fait la connaissan­ce de ses enfants, de son mari… On passe beaucoup de temps ensemble et des liens forts se tissent. Ils ne peuvent pas se défaire après la naissance de l’enfant, au contraire, ils se renforcent. Donc chaque année, après Noël, on loue une maison et on se retrouve tous ensemble pour y passer quelques jours. Michelle est vraiment notre amie, et elle est fière de nous avoir aidés à fonder une famille. Je dirais qu’elle a finalement davantage un lien affectif avec nous, qu’avec les filles.

Quelles valeurs souhaitez-vous transmettr­e à vos filles ?

J’essaie d’appliquer une éducation bienveilla­nte, mais pas laxiste. Je m’attache à développer leur côté artistique, ce que moi je n’ai pas eu. De ne pas tout voir de manière normée. Elles ont fait leur maternelle dans une école Montessori où, même s’il y a des règles, on écoute aussi beaucoup l’enfant et sa créativité. La petite a d’ailleurs développé un sens du dessin, de la calligraph­ie… Rien dans ma vie ne me rend plus fier que mes filles !

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