Reportage Faire les fous avec ses enfants
C’est le pari de Suzanne Meyer, une danseuse formée à la méthode Contakids en Italie. Découvrez cette nouvelle activité parent-enfant, aussi libre qu’épanouissante.
On est dimanche, 17 heures. L’hiver décourage les plus motivés de faire une sortie au parc. Pendant que d’autres mettent un petit dessin animé aux enfants avant le bain et le repas, un atelier Contakids débute au Dojo Tenchi, dans le 10e arrondissement de Paris.
Conta… quoi ?
« Il ne s’agit pas d’un atelier de danse », clarifie tout de suite Suzanne Meyer qui organise des séances deux fois par mois. « J’ai choisi un dojo car l’activité (très répandue aux Pays-Bas) nécessite beaucoup de place et des tapis partout au sol », précise-t-elle. « Les enfants qui participent ont entre 2 et 4 ans. Cette tranche d’âge est la plus indiquée, mais j’accepte aussi les plus petits qui sont très moteurs», ajoute la danseuse qui s’est formée à la méthode Contakids en 2017. Et rien qu’à explorer cet espace au chaud, sécurisé, immense, les enfants sont déjà conquis. Alma, 2 ans et demi, sautille partout. « Elle est en joie. Elle peut aller vers les autres, danser en toute liberté », raconte Sandrine, sa maman. Avant même le début des exercices, tous les enfants, qu’ils soient habitués ou non, courent, glissent, sautent en tous sens. « Pour nous qui habitons dans un appartement, c’est assez génial de disposer d’autant de place avec Mathilde. Et ça nous permet de prendre un vrai moment tous les trois, sans rien autour qui vienne nous déranger. Car il n’y a pas beaucoup d’activités en intérieur à faire avec des enfants de cet âge », témoigne Thomas, le papa de Mathilde, 4 ans. Karima et sa fille, Sarah, qui viennent pour la première fois, ont abandonné chaussures et manteaux au vestiaire, et attendent un peu intriguées que l’atelier com-
mence. « On a été au théâtre ce matin, mais Sarah n’a pas vraiment accroché. J’espère que là, ça va lui plaire », explique Karima.
Aucun enjeu, seulement de l’amusement
« Surtout pas de pression pendant la séance. Je n’ai aucune attente. Je vais proposer des activités. Les enfants peuvent vous suivre ou non. Si vous avez besoin de sortir, aucun souci », rappelle Suzanne en préambule. Elle commence par un échauffement que tous les enfants suivent assidûment, non sans rigoler et gigoter. « Il n’y a pas de contrainte, c’est un moment de plaisir et de liberté », commente Caroline, la maman de Paloma, 3 ans. La suite est un joyeux enchaînement de courses dans les bras de maman et papa, de câlins à bascule, d’escalade sur les fesses et le dos des adultes, et toutes les figures imaginables pour s’amuser, rire, se toucher. « On n’a pas forcément l’occasion de se rouler par terre comme ça à la maison!», reconnaît Geneviève, la maman de Mathilde. Suzanne ajoute : « Pour certaines familles, ces papouilles et ces bagarres sont parfaitement naturelles, mais pour d’autres, le contact est moins évident. C’est une question de tempérament, d’éducation, de rapport à son corps et au mouvement. »
A certains moments, on frôle même l’atelier d’acrobaties ou de voltige! Marius, 2 ans et demi, est venu avec son papa. Il adore se faire suspendre par les pieds, puis se faire balancer de droite à gauche comme une pendule !
Apprendre à faire confiance à son enfant
« Il y a aussi toute une dimension d’apprentissage de la confiance en soi et en son enfant. De manière très progressive, on tient de moins en moins son enfant. On apprend à lâcher prise. Et l’enfant, lui, gagne en autonomie », poursuit l’experte. Et même lorsqu’un participant recule devant un porté, Suzanne montre l’exemple avec un autre enfant, et le plus craintif a envie d’essayer! Merlin, 10 mois et demi, est le plus jeune du groupe aujourd’hui. « Il ne peut pas tout faire, mais il adore cette interaction avec les autres », assure Camille, sa maman. C’est aussi cet effet de groupe qui est intéressant. L’enfant ose parce que d’autres osent autour de lui. Sans compter l’émulation entre les familles qui augmente la joie de ces cascades et procure d’autres énergies et émotions. « On fait déjà ce genre de choses chez nous, mais tous ensemble, c’est différent!», confirme Marcella, la maman de Margot, 2 ans. Après une petite heure, l’atelier se termine par une ronde où tous les participants finissent par se laisser tomber par terre en criant. Les enfants en redemandent. Les parents, eux, sont épuisés. Après un temps de relaxation et de massage au sol en musique, l’excitation redescend. Applaudissements. Sûr que la soirée sera zen pour tous !