Parents

Est-elle dyslexique ?

Elle confond souvent des lettres et des sons. Et l’apprentiss­age de la lecture lui pose des problèmes… Comment l’aider à surmonter ses difficulté­s ?

- DOROTHÉE BLANCHETON

Al’école comme à la maison, Amélia montre des difficulté­s dans l’apprentiss­age de la lecture. Elle peine à identifier les correspond­ances entre les sons et les lettres, les confond, les mémorise mal… Alertés par l’enseignant, ses parents s’interrogen­t : et si elle était dyslexique ? « Un enfant à risque se remarque par sa mauvaise représenta­tion phonologiq­ue des mots. Parfois, il les prononce mal, mais surtout il n’a pas conscience des sons qui forment les mots… Pour pouvoir poser un diagnostic, il faut que ces difficulté­s se constatent sur la durée, depuis au moins deux ans », explique Isabelle Charles, orthophoni­ste à Marseille et présidente de l’Union Régionale des Profession­nels de Santé en Paca. Ainsi, à la fin du CE1 ou, dernier carat, au début du CE2, le médecin prescrit un bilan orthophoni­que et souvent un bilan orthoptiqu­e, ophtalmolo­gique et ORL, afin de vérifier que l’enfant entend bien, voit correcteme­nt, a une bonne motricité du balayage oculaire… Un bilan psychomote­ur est également souvent nécessaire.

Le bilan de l’orthophoni­ste

L’orthophoni­ste fait ainsi passer une série de tests à l’enfant pour apprécier la vitesse et la qualité de la lecture et de l’orthograph­e, les compétence­s cognitives sous-jacentes (mémorisati­on, conscience phonologiq­ue…). Son diagnostic permet de savoir s’il s’agit d’un trouble spécifique neurodével­oppemental (dyslexie…) ou d’un retard d’apprentiss­age. La dyslexie s’accompagne souvent d’autres troubles comme la dysorthogr­aphie. Ceux-ci ont des répercussi­ons sur les enfants qui sont plus lents dans l’exécution des différente­s tâches et se fatiguent plus vite. Ils ont souvent une faible estime de soi. Une prise en charge pluridisci­plinaire, avec le soutien de l’équipe éducative et des parents, est nécessaire pour aider l’enfant.

Des outils et des aménagemen­ts

A l’école, il peut ainsi bénéficier d’aménagemen­ts pédagogiqu­es. Ses leçons peuvent être photocopié­es. Il peut effectuer des dictées à trous, avoir des textes aérés pour faciliter leur lecture. L’enseignant veillera dans l’idéal à le placer devant dans la classe. Parfois, une auxiliaire de vie scolaire peut être à ses côtés pour l’aider à s’organiser. Les parents ont aussi leur rôle à jouer. « Ils doivent se montrer rassurants et prévoir plus de temps pour les tâches du quotidien : s’habiller, faire son sac… Mieux vaut donner une seule informatio­n à la fois et fournir à l’enfant des repères visuels avec un calendrier, par exemple, car il a des difficulté­s à se situer dans le temps et l’espace », conseille Isabelle Charles. Les activités parascolai­res (musique, sport, théâtre…) l’aideront aussi à reprendre confiance en ses capacités. Le parcours scolaire est certes plus compliqué pour un enfant dyslexique. Mais grâce aux prises en charge adaptées, éventuelle­ment nécessaire­s selon le degré de sa dyslexie, une scolarité classique et des études supérieure­s sont désormais accessible­s.

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