Est-elle dyslexique ?
Elle confond souvent des lettres et des sons. Et l’apprentissage de la lecture lui pose des problèmes… Comment l’aider à surmonter ses difficultés ?
Al’école comme à la maison, Amélia montre des difficultés dans l’apprentissage de la lecture. Elle peine à identifier les correspondances entre les sons et les lettres, les confond, les mémorise mal… Alertés par l’enseignant, ses parents s’interrogent : et si elle était dyslexique ? « Un enfant à risque se remarque par sa mauvaise représentation phonologique des mots. Parfois, il les prononce mal, mais surtout il n’a pas conscience des sons qui forment les mots… Pour pouvoir poser un diagnostic, il faut que ces difficultés se constatent sur la durée, depuis au moins deux ans », explique Isabelle Charles, orthophoniste à Marseille et présidente de l’Union Régionale des Professionnels de Santé en Paca. Ainsi, à la fin du CE1 ou, dernier carat, au début du CE2, le médecin prescrit un bilan orthophonique et souvent un bilan orthoptique, ophtalmologique et ORL, afin de vérifier que l’enfant entend bien, voit correctement, a une bonne motricité du balayage oculaire… Un bilan psychomoteur est également souvent nécessaire.
Le bilan de l’orthophoniste
L’orthophoniste fait ainsi passer une série de tests à l’enfant pour apprécier la vitesse et la qualité de la lecture et de l’orthographe, les compétences cognitives sous-jacentes (mémorisation, conscience phonologique…). Son diagnostic permet de savoir s’il s’agit d’un trouble spécifique neurodéveloppemental (dyslexie…) ou d’un retard d’apprentissage. La dyslexie s’accompagne souvent d’autres troubles comme la dysorthographie. Ceux-ci ont des répercussions sur les enfants qui sont plus lents dans l’exécution des différentes tâches et se fatiguent plus vite. Ils ont souvent une faible estime de soi. Une prise en charge pluridisciplinaire, avec le soutien de l’équipe éducative et des parents, est nécessaire pour aider l’enfant.
Des outils et des aménagements
A l’école, il peut ainsi bénéficier d’aménagements pédagogiques. Ses leçons peuvent être photocopiées. Il peut effectuer des dictées à trous, avoir des textes aérés pour faciliter leur lecture. L’enseignant veillera dans l’idéal à le placer devant dans la classe. Parfois, une auxiliaire de vie scolaire peut être à ses côtés pour l’aider à s’organiser. Les parents ont aussi leur rôle à jouer. « Ils doivent se montrer rassurants et prévoir plus de temps pour les tâches du quotidien : s’habiller, faire son sac… Mieux vaut donner une seule information à la fois et fournir à l’enfant des repères visuels avec un calendrier, par exemple, car il a des difficultés à se situer dans le temps et l’espace », conseille Isabelle Charles. Les activités parascolaires (musique, sport, théâtre…) l’aideront aussi à reprendre confiance en ses capacités. Le parcours scolaire est certes plus compliqué pour un enfant dyslexique. Mais grâce aux prises en charge adaptées, éventuellement nécessaires selon le degré de sa dyslexie, une scolarité classique et des études supérieures sont désormais accessibles.