Billet d’humeur de Katrin Acou-Bouaziz
La vraie fausse bonne idée
Cuisiner avec des enfants… La vraie fausse bonne idée
Il pleut. Il faut trouver des idées de repas. Les enfants tournent comme des toupies. Je lance un « Et si on cuisinait ensemble ? » Au moment où les deux grands se disputent pour avoir la toque, je comprends mon erreur. Mais c’est trop tard…
1. Ils ne veulent pas changer de recette
Ils ignorent mes propositions alléchantes, cake pomme/ cannelle, cookies au chocolat blanc et réclament toujours LE gâteau au yaourt avec les morceaux de chocolat fondus (qui coulent au fond du moule), leur “spécialité”.
2. Ils se battent pour faire les tâches ludiques
Piquer la tarte, casser les oeufs, remuer le chocolat, cueillir le thym dans le jardin : tout le monde lève la main.
Et je me coltine toujours les étapes “beurrer le moule” et “éplucher les légumes”.
3. Ils font tout tomber
Munis de leur marchepied, ils attrapent tout eux-mêmes dans la cuisine, même les récipients en hauteur et ne manquent jamais d’égratigner le plan de travail (en bois) au passage, de casser un verre ou de faire dégouliner un peu de lait sur le sol.
4. Ils ne savent pas lire
Les deux petits, j’entends. Du coup, quand j’ai les mains pleines de thon à l’huile, ils n’arrivent pas à retrouver la page du livre de recettes et à me lire la suite des opérations. Très pratique.
5. Ils refusent de calculer
« On sera 15 les enfants, donc il faut doubler les quantités ! » Même l’aînée au collège me laisse faire la table de trois toute seule.
6. Ils mangent sans arrêt
Et que je lèche le bol et que je pique un bout de fruit et que je croque une carotte ! Même la petite goûte la pâte du gâteau en la remuant comme si c’était sa purée ! À la fin de la recette, il me manque la moitié des ingrédients !
7. Ils abandonnent vite…
Une fois le gros terminé, ils quittent les lieux les mains sales et le regard réprobateur
(« bon, on commence à s’ennuyer maman… ») me laissant seule au milieu de la farine pour finir le boulot et nettoyer la vaisselle.
8. Ils crient lorsque je verse la pâte dans le moule
Ne me demandez pas pourquoi cette étape les rend complètement dingues. Dr Freud ?
9. Ils me demandent sans cesse « c’est cuit, ça y est maman, c’est cuit ? »
Tout ça en tournant autour du four ou des plaques, c’est selon. Et en criant et sautillant lorsque la minuterie retentit.
10. Ils ne veulent pas attendre pour goûter
Quitte à se brûler la langue et à massacrer notre oeuvre avant que les invités n’arrivent, j’ai un mal fou à les retenir de goûter, lécher, poser les doigts sur le plat. Heureusement j’y parviens en leur expliquant qu’ils pourront fièrement expliquer qu’ils ont cuisiné TOUT SEULS comme des chefs. Un petit mensonge qu’ils ne relèvent même pas ! Ingrats !