Elle veut rester dans sa poussette
Confortablement installée dans sa poussette, elle se laisse promener. Et hors de question pour elle d’en sortir pour marcher ! Pourquoi et comment on va pouvoir la motiver à se lever ?
Bien qu’elle sache marcher et soit en bonne santé, Jasmine, 2 ans, préfère depuis quelque temps rester dans sa poussette lors des balades plutôt que de marcher. Dès que ses parents lui demandent d’en sortir, elle refuse. Pour la kinésithérapeute Michèle Forestier*, on peut d’abord se demander comment on en est arrivé à cette situation. « Parfois, par mesure de facilité, de rapidité, ou parce qu’on pense qu’il n’en est pas encore capable, on prend l’habitude de mettre l’enfant dans sa poussette. Mais ça peut engendrer un manque d’autonomie par la suite », prévient la spécialiste.
On cherche les causes de son refus
Si l’enfant, en bonne santé, n’a pas eu de difficulté à acquérir la marche, il n’y a pas de souci à avoir, selon l’experte. Sinon, on en parle bien sûr à son médecin pour faire des examens. Ici, il s’agit plus d’un simple refus. Il faut se rappeler qu’à 2 ans, l’enfant est en pleine phase d’opposition, une étape de son développement pendant laquelle il apprend à s’affirmer en disant “non”. Le refus de marcher peut s’inscrire dans ce cadre ! On regarde aussi comment il se comporte à la maison. Est-ce qu’il cherche la présence et l’attention de ses parents ? A-t-il l’habitude que ses proches fassent beaucoup de choses pour lui : l’habillent, le fassent manger, aillent lui chercher ses jouets ? Si oui, il risque d’apprécier d’être tout le temps servi et de faire peu d’effort ! Autre question possible : vient-il d’être grand frère ? Dans ce cas, il craint peut-être de perdre l’amour de ses parents. Et pour rester leur bébé, il réclame sa poussette ! Il peut aussi avoir tout simplement peur du trajet emprunté s’il y a beaucoup de circulation à côté, ou de bruit par exemple.
On lui redonne confiance
Une fois les facteurs identifiés, l’idée est de donner confiance à l’enfant et de l’inciter à marcher à nouveau. Si la route empruntée lui fait peur, on essaye d’en prendre une autre. On le rassure aussi sur l’amour qu’on lui porte : inutile de réclamer la poussette pour rester le “bébé” de papa-maman. On continue de le cajoler, mais on l’incite à plus d’autonomie au quotidien. On prend son temps pour le laisser marcher à son rythme et on le félicite pour ses efforts. « On distingue les moments où l’on est pressé et ceux où l’on veut se promener. Dans ceux-là, on lui dit de tenir la poussette sur une courte distance. Et on augmente celle-ci la fois d’après. Quand c’est possible, au parc par exemple, on lui propose de marcher sans donner la main », conseille la kiné. Tôt ou tard, sans pression, mais avec des encouragements, il aura plaisir à faire comme les grands !
(*) Auteure du livre “De la naissance aux premiers pas” (éditions Erès).
Son site : https://michele-forestier.fr/