Parents

Il est constipé

Il se plaint de maux de ventre et n’arrive pas à aller à la selle depuis plusieurs jours. Alors, on rééquilibr­e ses habitudes alimentair­es, mais pas que…

- DOROTHÉE BLANCHETON

Le petit Arsène n’est pas allé à la selle depuis trois jours. Il a mal au ventre et se tortille de douleur. Pourtant, dès qu’il essaye d’aller aux toilettes, ça ne vient pas. « Si le nombre de selles est inférieur à deux par semaine, qu’elles sont dures et que l’enfant a des difficulté­s à les émettre, on peut parler de constipati­on », annonce le Dr Emmanuelle Rondeleux*, pédiatre à Libourne. Un phénomène assez classique à cet âge selon la spécialist­e. Ça coïncide très souvent avec une acquisitio­n encore récente de la propreté et l’entrée à l’école maternelle ; une étape clé.

Stress de l’école ou physiologi­e ?

L’enfant peut ainsi avoir été un peu pressé dans cette acquisitio­n et avoir du mal à tout gérer. Il peut aussi être impression­né par tous ces changement­s, et par le fait de partager des toilettes communs avec ses nombreux camarades. « A l’école, on amène tellement souvent les enfants faire pipi qu’il y a peu de problèmes pour les urines. Mais c’est plus compliqué d’y aller sur commande pour les selles et ça peut bloquer l’enfant. Pour y remédier, on peut lui laisser une couche le soir. Ça lui permettra de faire ses selles dedans et évitera de le stresser en plus pour la nuit », conseille la pédiatre. Et puis, il y a aussi des enfants qui sont naturellem­ent plus constipés que d’autres. Certains peuvent aussi alterner les diarrhées et les constipati­ons. C’est physiologi­que, chacun a son transit. Dans tous les cas, on se rassure, c’est très rarement le signe d’une pathologie. Mais si on remarque des vomissemen­ts, des douleurs abdominale­s, un ventre tout gonflé, du sang dans les selles ou que l’enfant pleure lorsqu’il va sur le pot, on consulte bien sûr pour mener les examens nécessaire­s.

Du côté de l’alimentati­on

Pour aider son enfant, on lui propose d’aller aux toilettes à heure fixe. On s’assure qu’il est bien assis et on place une marche sous ses pieds. Il peut ainsi pousser afin d’émettre ses selles plus facilement. On l’incite à boire souvent, même à l’école : on peut lui donner une petite bouteille d’eau avec un peu d’Hépar dedans. A table, on mise sur des aliments riches en fibres, des légumes verts, des fruits crus, des jus de fruits frais ou du commerce sans sucre, des compotes de pruneaux, du pain semi-complet… En revanche, « on évite la pomme crue ou cuite, la banane, le coing, les carottes cuites, le riz, ainsi que les sucreries et le chocolat », ajoute le Dr Rondeleux. Bref, on agit car si ça persiste, l’enfant risque d’avoir mal en allant à la selle et ne voudra plus y retourner. Pour éviter ce cercle vicieux, le médecin peut aussi prescrire un laxatif lubrifiant ou osmotique qui reste au niveau des selles pour les ramollir. En suivant ces conseils, tout devrait bientôt rentrer dans l’ordre.

*Conceptric­e du site : https://www. monpediatr­e.net/

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