Il réclame de l’argent de poche
Lui donner de l’argent de poche, est-ce une bonne idée ? Et combien ? Et à quelle fréquence ?
Yanis, 9 ans, voudrait bien avoir de l’argent de poche. « Un bon âge pour commencer car entre 8 et 10 ans, l’enfant devient indépendant et c’est un pas de plus pour y parvenir », estime la pédopsychiatre Anne Sénéquier. Quant au montant, 2 ou 3 € par semaine suffisent amplement car, rappelle-t-elle, « Il est trop jeune pour avoir de réels besoins financiers », ses désirs s’axent principalement vers des bonbons, cartes à collectionner, figurines et petits livres.
Si l’on donne, c’est sans condition
« L’argent de poche, par définition, n’est pas une rémunération, donc pas en retour d’un travail », précise Anne Sénéquier. Et en donner à notre enfant car il participe aux tâches ménagères sousentendrait que cette aide n’est pas implicite, or ça fait partie de la vie familiale et ça ne mérite aucune rétribution. Pas plus que les bonnes notes à l’école ! Le but est qu’il s’investisse pour lui-même, non pour glaner quelques pièces. Seule exception, lorsqu’on lui confie un travail inhabituel et occasionnel comme le rangement du garage ou le nettoyage de la voiture. Important aussi pour la pédopsychiatre : ne pas priver notre enfant d’argent de poche en cas de désaccord : il est compliqué d’établir quand et pour quelle bêtise, et surtout ça évite que l’argent ne devienne un conflit potentiel entre nous.
Une prise de conscience de l’argent et de l’achat non-immédiat
Beaucoup d’enfants à cet âge ont encore une notion abstraite de l’argent, d’autant plus qu’ils nous voient payer de plus en plus par carte bancaire, même pour de petits montants comme à la boulangerie. Avoir de l’argent de poche va permettre à l’enfant de prendre conscience de combien il possède et ce qu’il va pouvoir acquérir avec. Pour ça, on privilégie une rémunération hebdomadaire, pour l’aider à gérer, sinon il risque d’avoir de l’argent les trois premiers jours et finir le mois à sec ! On se fixe aussi un montant sans y déroger (il va évidemment évoluer au fil des ans) pour sensibiliser notre grand à la notion d’achat non-immédiat. Pas de rallonge donc pour l’aider à s’offrir ses cartes Pokemon ou parce qu’il a déjà dépensé tout son pécule ce mois-ci. A lui d’apprendre à patienter et à faire des choix. Enfin, grâce à son argent, il va bosser un peu son algèbre : combien peut-il s’acheter de bonbons ? Quelle monnaie va-t-il récupérer ? Un exercice d’autant plus plaisant que les enfants adorent imiter les grands.