Parents

On se retient de faire les choses à sa place

-

Dès que Lulu sait boutonner son manteau, c’est à lui de le faire, tous les jours, chaque fois qu’il s’habille. Dès qu’il apprend à se laver, on lui lègue gant et savon. Et bien entendu, dès qu’il sait marcher, exit la poussette ! On ne l’utilise plus que comme plan B, quand Lulu fatigue… Laisser l’enfant exécuter lui-même les gestes du quotidien qu’il commence à maîtriser, ça requiert une bonne dose de patience… Ramener toutes ces actions à l’échelle et au rythme du tout-petit, certes, ça va nous prendre du temps. Mais tandis qu’on ronge notre frein en l’observant essayer pour la huitième fois de refaire la boucle de son lacet en pleine rue, on pense aux bénéfices : notre enfant se sent capable, il croit en ses compétence­s… Et ses compétence­s croissent, puisqu’à force de s’exercer, il maîtrise de mieux en mieux chaque processus.

Jour après jour, il gagne en autonomie. Il a de moins en moins le réflexe de nous appeler à la rescousse avec un triste « j’y arrive pas! », et de plus en plus tendance à réessayer de lui-même. Et surtout… il sent qu’on lui fait confiance. Rien de tel pour le motiver!

« On est venus à l’éducation positive par Montessori. On a beaucoup lu (surtout ma femme !) sur le sujet, grâce aussi à des amis à fond dedans, et au fil d’articles, comme celui sur l’aménagemen­t de la chambre dans un précédent numéro de Parents ! Ma femme est très à l’écoute, elle répond toujours à la demande de l’enfant, très vite. Moi je suis plus modéré, je préfère lui apprendre à patienter. Lorsque Raphaël fait une bêtise, par exemple crier très fort, taper son frère, lui piquer son jouet… on a instauré le principe du “coin” et on lui explique la raison. Ce n’est pas un lieu fixe, c’est un endroit où il va s’isoler, réfléchir à ce qu’il a fait et pourquoi, et on le laisse en sortir de lui-même. Mais on n’a pas toujours la réponse, car ça peut être une simple bêtise de fatigue ! Et j’avoue que là où l’on n’a pas forcément réussi, c’est qu’on fait du chantage au coin… et ça marche ! C’est frustrant car entre la théorie et la pratique, on n’agit pas forcément comme on l’imaginait, mais on a réussi pas mal de choses ! Par exemple pour mettre le couvert, Lizéa le fait et râle car son frère ne veut pas. Du coup, on lui propose d’encourager son frère : “A toi de faire en sorte qu’il participe, comment peux-tu le guider? Par exemple, tu lui dis “je te donne les couverts, tu les mets et moi je prends un verre, je te le donne et tu le poses… On la laisse trouver des solutions par elle-même. »

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ?? NICOLAS, 36 ans, papa de Lizéa, 9 ans, Raphaël, 3 ans, Samuel, 18 mois.
NICOLAS, 36 ans, papa de Lizéa, 9 ans, Raphaël, 3 ans, Samuel, 18 mois.

Newspapers in French

Newspapers from France