Parents

Elle parle souvent de la mort

Elle parle de la mort, et redoute même celle de ses parents… Comment l’expliquer et trouver les mots adaptés à son âge pour la rassurer ?

- DOROTHÉE BLANCHETON

Depuis quelque temps, Léonie parle davantage de la mort. Le soir, avant de se coucher, elle embrasse sa mère et lui dit en écartant les bras : « Maman, je t’aime grand comme ça ! J’ai pas envie que tu meures. Si tu pars, je te suivrai dans le ciel. » Des mots qui font mal au coeur de sa mère qui, surprise, ne sait pas toujours comment réagir. Si cette situation est certes délicate, évoquer la mort est tout à fait normal pour un enfant qui découvre le monde. « Il s’aperçoit à travers la mort de son animal de compagnie ou d’un grand-parent que la vie est éphémère. Il se dit que ça peut arriver aux personnes les plus proches de lui, auxquels il est attaché et qui le protègent depuis toujours. Il s’interroge aussi sur ce qu’il deviendrai­t si ça lui arrivait », explique le Dr Olivier Chambon, psychiatre, psychothér­apeute (*).

On évite d’en faire un tabou

Le spécialist­e précise qu’à partir de 6-7 ans, l’enfant se posera encore davantage de questions existentie­lles sur la vie, sur l’origine du monde, la mort… « Mais ce n’est qu’à partir de 9 ans, qu’il comprend que la mort est universell­e, permanente et irréversib­le », ajoute Jessica Sotto, psychologu­e. Toutefois, dès son plus jeune âge, il faut lui parler de ces sujets et répondre à ses premières questions pour le rassurer. Si on esquive l’explicatio­n, les non-dits s’instaurent. La mort devient un tabou qui peut l’enfermer sur lui-même et davantage l’angoisser. Les explicatio­ns dépendront du modèle, des croyances de chacun. On peut aussi s’aider de livres pour trouver les bons mots.

Une réponse claire et adaptée

Selon Jessica Sotto, mieux vaut éviter de dire que papi est au ciel, s’est endormi ou est parti. L’enfant peut attendre son retour, penser qu’il le verra s’il prend l’avion, ou qu’il risque de mourir s’il s’endort lui aussi. Si le décès est dû à une grave maladie, on la nomme pour que l’enfant ne pense pas qu’il peut mourir d’un simple rhume. Il faut être clair. « On lui dit que la plupart du temps on meurt quand on est très vieux, ce qui n’est pas notre cas. On lui explique que le corps ne bouge plus, et que même si son corps n’est plus là, on peut continuer de se souvenir de cette personne », suggère l’experte. Ainsi, une réponse claire et adaptée l’aidera à comprendre et être plus serein.

(*) Egalement auteur de “La vie après la mort : pourquoi il faut y croire-Les preuves scientifiq­ues”, avec Marie-Odile Riffard, éd. Larousse

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On recadre sans dramatiser

Il est bon de « recadrer la tricherie de façon à lui faire prendre conscience que les règles doivent être respectées pour le bien de tous », conseille Sabine Duflo. À la maison, on peut l’imiter dans le rôle de l’enfant frustré pour lui renvoyer l’image de ce qu’il ressent quand il perd au jeu. On peut aussi lui rappeler qui est l’autorité et, sans relâche, défendre avec conviction ses positions. Ça passe par des mots et des gestes assurés qui lui montreront ce qui est juste et injuste, « la confrontat­ion et les réprimande­s ne servant qu’à renforcer son malaise ou, au contraire, ce sentiment de toute-puissance », relève la profession­nelle. On peut aussi lui montrer l’exemple : perdre à un jeu de société, ce n’est pas un drame. On fera mieux la prochaine fois, et ça sera encore plus palpitant ! Jusqu’au jour où l’enfant citera peut-être de lui-même Coubertin : « L’important, c’est de participer ! »

*Psychologu­e clinicienn­e et thérapeute familiale, auteure de “Quand les écrans deviennent neurotoxiq­ues : protégeons le cerveau de nos enfants”, éd. Marabout.

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L’AVIS DE L’EXPERT « Attention aux huiles essentiell­es d’arbre à thé et de lavande (souvent utilisées comme répulsif à poux) car, prises de façon répétée, elles miment l’action des oestrogène­s et peuvent favoriser la poussée des seins ».

ENDOCRINO-PÉDIATRE

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