Parents

Sarah,

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Lorsque l’on s’est séparés, Joséphine venait tout juste de fêter ses 5 ans. Ma première réaction a été la terreur : celle de me retrouver sans ma fille. Je n’envisageai­s pas du tout une garde alternée. Il a décidé de partir, et au chagrin de me priver de lui ne pouvait s’ajouter celui de me priver de ma fille. Au début, nous nous sommes mis d’accord pour que Joséphine aille un weekend sur deux chez son papa. Je savais qu’il était important qu’elle ne coupe pas le lien avec lui, mais lorsqu’on a passé cinq ans à s’occuper de son enfant, à le voir se lever, prévoir ses repas, les bains, le coucher, se retrouver la première fois seule est tout simplement vertigineu­x. Je perdais le contrôle et prenais conscience qu’elle était une personne à part entière qui avait une vie sans moi, qu’une partie d’elle m’échappait. Je me suis sentie désoeuvrée, inutile, orpheline, ne sachant plus quoi faire de moi, à tourner en rond. J’ai continué à me lever tôt et comme pour toute chose, je me suis habituée. Puis un jour, je me suis fait la réflexion : “Bon, qu’est-ce que je vais faire de ce temps ?”

Il a fallu que je comprenne que je pouvais m’autoriser le droit de profiter de cette forme de liberté que j’avais perdue ces dernières années. J’ai donc réappris à occuper ces moments, à m’occuper de moi, de ma vie de femme et redécouvri­r qu’il en reste des choses à faire aussi! Aujourd’hui, quand le week-end arrive, je ne ressens plus ce petit pincement au coeur. La garde a même évolué et Joséphine reste une nuit par semaine en plus chez son papa.

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