Nos kids, ces super héros!
Dès le 1er jour du confinement, comme s’il fallait donner le ton, ma Louloute était sur pieds aux aurores, gonflée à bloc ! A 8 h 45, avant de commencer ma journée de (télé)travail, j’avais déjà corrigé 4 additions posées, 1 autodictée, visionné 10 tutos, sculpté une maison de Schtroumpf dans une orange, lancé la recette de la pâte à sel (sans savoir encore que je finissais mon dernier paquet de farine !), et confisqué le compas (!) avec lequel elle attaquait une bouteille en plastique préalablement remplie de flocons d’avoine, pour en faire une mangeoire à oiseaux. Bref, le 16 mars à 8 h 45, déjà sur les rotules, je n’imaginais pas que ça allait durer des semaines !
Et j’avais peur…
Sauf que tout ça, c’était sa façon d’agir. Et d’en découdre avec ce virus vert (qu’elle a dessiné des centaines de fois depuis), avec moi, avec l’ennui, avec la peur.
Bref, c’était sa tenue de combat ! Eh oui…
Ils ont besoin de six fois plus d’activité physique que nous, leurs parents.
Ils ont besoin d’interagir au square et dans la cour pour se construire, à grands coups de parties de chat et de « C’est celui kiladi ki yé »…
Ils ont besoin de réciter leur poésie au tableau, avec un souffleur, et devant 20 paires d’yeux malicieux.
Pour eux (encore plus que pour nous), c’est un exploit de rester tout ce temps à la maison.
C’est à eux que l’on demande le plus de sacrifices (alors qu’au fond, ils sont les moins exposés). Des « porteurs sains » comme on dit, qui renoncent à leur quotidien pour sauver la planète et les papis-mamies.
Alors il faut les valoriser, les gratifier, les responsabiliser. Au moment de sortir avec un masque, on leur rajoute une cape et une baguette magique !
Et on leur dit qu’ils sont nos super-héros !