Il ne supporte pas le bruit !
Signe, a priori, que ses tympans fonctionnent très bien… Mais cette sensibilité peut s’avérer douloureuse. On fait le point.
Au moindre bruit, Eliot, 4 ans, se bouche les oreilles. Ses parents s’en étonnent et ont d’abord pensé qu’il s’en amusait. Mais le phénomène dure. « Une réaction assez fréquente chez les jeunes enfants », note Louise Boyeldieu, ORL pédiatrique.
Hypersensibilité ou hyperacousie ?
Il s’en plaint fréquemment ? On prend rendez-vous chez un ORL pédiatrique pour réaliser un examen audiométrique et s’assurer qu’il n’y a pas de perte auditive pouvant rendre certains sons plus désagréables. Mais, « la sensibilité au bruit a rarement un lien avec un problème d’audition », rassure le Dr Boyeldieu.
« Il s’agit généralement d’hypersensibilité, c’est-à-dire d’une perception cérébrale où les bruits de la vie courante, même de moyenne amplitude, sont difficiles à supporter. » D’autant qu’à cet âge, ce sont des bruits qu’ils ne connaissent pas ou soudains, comme l’allumage d’un sèchemains, le vrombissement d’une moto… Cette hypersensibilité peut d’ailleurs toucher d’autres sens, comme l’odorat, notamment chez les enfants précoces ou atteints de troubles autistiques, en alerte sur tous les stimuli. Plus rarement, il peut s’agir d’une pathologie appelée hyperacousie : le bruit devient gênant, douloureux, ou stressant au point de nuire à son quotidien.
Des remèdes à notre disposition
Pour l’aider à apprivoiser le bruit, on lui explique son intérêt : se sécher les cheveux, aspirer les poussières, avertir la population dans le cas d’une sirène… Le connaître va l’aider à moins le vivre comme un stress, une agression. On veille aussi à ce qu’il ne s’isole pas trop, « plus on le coupera du bruit, plus il y sera intolérant », avertit l’ORL. Il souffre du brouhaha en classe ? On s’assure qu’il dorme suffisamment, car la fatigue rend moins tolérant au bruit. On en parle aussi à sa maîtresse qui lui accordera, peut-être, un temps calme pour reposer ses oreilles. À la maison, quelques exercices de respiration et de méditation peuvent être bénéfiques. Et si ça l’affecte trop, voir un psychologue pourra aider à identifier d’où viennent ces réactions excessives aux bruits du quotidien. Enfin, souvent, ça s’apaise en grandissant « car l’enfant maîtrise mieux son environnement et ses émotions », rassure l’ORL.