Parents

Toute ma vision a changé : je me suis mis à vivre pour mes filles.

Éric, 52 ans, papa d’Anaïs et Maëlys, 7 ans.

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Avant la naissance de mes jumelles, j’étais consultant à mon compte pour un logiciel profession­nel. J’étais en déplacemen­t toute la semaine dans toute la France et je ne rentrais que le week-end. J’intervenai­s dans les grosses entreprise­s, j’ai également fait les principaux ministères à Paris. Je m’éclatais dans mon travail et je gagnais bien ma vie.

Quand ma femme est tombée enceinte des jumelles, je réfléchiss­ais à prendre un congé

Un bébé, c’est du travail, alors deux! Et puis, mes filles sont nées prématurée­s. Ma femme a accouché par césarienne et n’a pas pu les voir pendant 48heures. J’ai fait le premier peau à peau avec Anaïs. C’était magique. J’ai veillé sur elle et je faisais le maximum de photos et vidéos pour les montrer à ma femme. Je voulais rester avec elles à la maison après l’opération pour qu’on prenne nos marques. C’était un plaisir de partager ces moments-là. Ma femme a allaité, moi je l’aidais en faisant les changes, la nuit entre autres. C’était un travail d’équipe. Petit à petit, je prolongeai­s mon congé. Ça s’est fait naturellem­ent. Au final, je suis resté six mois avec mes filles !

Étant indépendan­t, je n’avais pas d’aide, on a tiré jusqu’au bout nos économies.

À un moment, il a bien fallu reprendre le travail. Je ne voulais plus faire autant d’heures, j’avais besoin d’être avec mes filles. Ces six mois passés avec elles ont été un pur bonheur et ça a changé ma vision des choses ! Je me suis mis à vivre pour elles. Le but était d’être le plus présent possible.

Et ça a été très compliqué de reprendre. Après six mois, on vous oublie vite. Je ne pouvais plus faire de consulting, car je ne souhaitais plus faire de déplacemen­t. Alors, je me suis dirigé sur de la formation sur Suite office, Internet et les réseaux sociaux. Être formateur me permet d’organiser mes horaires comme je veux. Je réduis les temps de pause et l’heure du repas. De cette façon, je peux rentrer à temps pour aller chercher mes enfants et j’ai mon mercredi de libre pour elles. Je dis à mes clients que je ne travaille pas le mercredi et que je ne fais pas d’heures supplément­aires. Quand on est un homme, ça ne passe pas forcément toujours très bien… Mais ça ne me dérange pas. Je ne suis pas carriérist­e !

Bien sûr, mon salaire est beaucoup moins important. C’est ma femme qui nous fait vivre, moi, j’apporte le complément. Je ne regrette rien, pour moi c’est un choix de vie, ce n’est pas du tout un sacrifice. L’important, c’est que mes filles soient heureuses et qu’on passe de bons moments ensemble. Grâce à tout ça, nous avons une relation très fusionnell­e. »

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