Parents

Elle ne pense qu’à nous rendre service !

Une forme d’empathie ou un manque de confiance en soi ? Lorsque notre enfant insiste pour nous aider au maximum, chaque jour, on peut s’interroger sur ses motivation­s.

- CLÉMENTINE DELIGNIÈRE­S

Avec une fierté non dissimulée, Gabrielle vide le lave-vaisselle, passe un coup de balai et range même la chambre de sa petite soeur. Une attitude qui touche ses parents, mais qui les étonne aussi. À presque 7 ans, ne devrait-elle pas se soucier uniquement de jouer et/ou de voir ses copains ?

Un besoin de se valoriser ?

« Certes, ce comporteme­nt n’est pas très fréquent à cet âge-là, reconnaît Pamela Prevost*, psychologu­e pour enfants et adolescent­s. Plus petit, il a sûrement été encouragé à grandir, à réaliser des tâches avec ses parents (l’enfant apprend par imitation). Satisfait dans son besoin d’aider, il a pu développer au fil du temps cette capacité d’autonomie et de prise d’initiative. »

Des qualités, donc, qui ne devraient pas donner lieu à de l’inquiétude de la part de son entourage. D’autant qu’arrivé à

“l’âge de raison”, l’enfant se concentre sur ses apprentiss­ages, il dispose d’un code moral, il aime faire ce qui est “bien” ! Mais il est aussi possible que cette attitude cache une volonté de plaire et de séduire. « Rendre service perd alors de sa valeur. Je conseille de rester vigilant, pour vérifier que ça ne cache pas un besoin de se valoriser, qui peut naître de raisons très variables d’un enfant à un autre », reprend Pamela Prevost.

On partage des temps de qualité

Pour faire la différence et décrypter son besoin, on peut, par exemple, observer s’il se satisfait d’un simple “Merci mon chéri, tu m’as bien aidé” ou s’il éprouve le besoin de revenir souvent sur le sujet : “Tu te rappelles ? J’ai vidé le lave-vaisselle.” Dans ce cas, il est important, selon la spécialist­e, de dire à l’enfant qu’on a remarqué son envie d’être mis en valeur, de lui expliquer qu’on l’aime tel qu’il est, et qu’il n’est pas nécessaire de nous rendre service pour qu’on l’apprécie. On veille à passer des moments réguliers de qualité (même courts) avec lui, « sans portable qui sonne, sans télé… on laisse l’enfant choisir le jeu », détaille Pamela Prevost. Et on lui signifie le plaisir qu’on a éprouvé à partager ces instants avec lui, sans services rendus. *Pamela Prevost exerce à Vincennes en libéral et à Clamart dans un institut médico-éducatif : dessine-moi-un-psy.fr

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France