Et si c’était vous l’hypersensible ?
Vous êtes persuadé.e que votre enfant ressent tout plus fort que les autres et est particulièrement émotif. Et si c’était vous le.la vrai.e hypersensible dans l’histoire ? Explications et conseils grâce au super livre* d’Elaine N. Aron, psychologue et spécialiste de cette question qui touche 20 % de la population.
LVous êtes souvent angoissé.e
’inquiétude, l’anxiété et la peur sont des émotions que vous connaissez bien. En effet, votre sens aigu du danger (pour vous-même et les autres), votre perfectionnisme aussi vous poussent à traquer les moindres risques dans votre environnement. Ainsi vous surveillez frénétiquement la température de la chambre de votre bébé (pour minimiser les risques de mort subite du nourrisson), vous vérifiez que la porte de la crèche ferme bien en partant, vous redoutez l’enlèvement dans le supermarché dès que vous tournez le dos à votre bébé pour attraper un pot de moutarde, etc., etc.
L’AVANTAGE
Votre prudence protège effectivement votre enfant.
LE BON COMPROMIS S’écouter, mais se forcer à lâcher du lest lorsque vous sentez qu’on vous regarde bizarrement !
Résultat, vous comprenez vos les difficultés de bien mais vous enfants avec eux, eux ”. les vivez “avec
Vous passez donc des heures à lire, discuter, comparer.
2 Vous vous sentez épuisé.e
C’est en partie à cause du 1/… Mais pas que ! En fait, les émotions positives vous fatiguent aussi. Et elles sont diverses lorsqu’on devient parent : la joie de la naissance, le bonheur de toute la famille, l’excitation de la nouveauté, les plaisirs de l’enfance qui vous rappellent la vôtre (promenade dans la nature, découverte d’un jouet, d’un nouveau goût). Sans compter les grands moments, réunions amicales, anniversaires, sorties au zoo qui chez les autres font sourire et qui chez vous provoquent une forme d’euphorie.
Épuisante aussi !
L’AVANTAGE Vous vivez à fond votre parentalité.
LE BON COMPROMIS Veillez à limiter les sources de stimulation, une invitation ou une sortie par week-end, pas deux!
Vous seul.e comprenez votre enfant
Une des grandes caractéristiques de l’hypersensibilité: l’empathie. Votre finesse sensorielle vous permet de comprendre votre/vos enfants sans même qu’ils ne s’expriment (surtout chez le tout-petit qui ne parle pas ou chez l’ado qui ne veut pas parler!). Leurs mimiques, leur gestuelle, la couleur de leur peau: mille signes vous alertent sur les émotions qui les traversent. Et qui vous traversent du même coup
« en miroir ».
L’AVANTAGE
Vous êtes hyperintuitif.ve et savez exactement comment les aider à sortir d’une situation inconfortable.
LE BON COMPROMIS Rester modeste sur ce « sixième sens » car vous vous trompez parfois en projetant vos propres ressentis sur ceux de vos enfants. Votre conjoint(e), surtout s’il.elle n’est pas hypersensible, peut vous aider à prendre de la distance. Idem avec un médecin, un prof, un grand-parent… Leurs conseils, même s’ils vous semblent déconnectés, ont sûrement du bon.
Vous souffrez d’un tas de douleurs
Les nuits courtes ou entrecoupées de réveils, les sacs de courses à porter, les bébés à bercer, les repas pris sur le pouce : le quotidien d’un jeune parent ressemble parfois à une épreuve des J.O. Pour les parents hypersensibles qui subissent en plus de ces “contraintes physiques” une avalanche d’émotions positives et négatives, le burn-out guette ! Vous ressentez alors une foule de symptômes qui sonnent l’alerte de votre niveau de stress : maux de dos, troubles digestifs, difficultés à vous endormir, migraines et parfois infections à répétition tant votre système immunitaire s’affaiblit…
L’AVANTAGE
Votre organisme à bout vous oblige à vous arrêter!
LE BON COMPROMIS
Se ménager des temps de pause pour vous ressourcer physiquement et vous “recentrer”: une séance de yoga, un bain chaud, une balade dans la nature (seul) !
Vous avez du mal à prendre des décisions
C’est une conséquence de l’inquiétude. Votre envie de “bien faire” vous pousse à vous renseigner longtemps avant de faire des choix pour vos enfants. Et ça va du modèle de biberon (verre ou plastique ?) au choix de leur école (privée ou publique ?) en passant par celui de votre vie professionnelle
(congé parental, reconversion, reprise à 100 % ?).
L’AVANTAGE
Vous ne prenez rien à la légère !
LE BON COMPROMIS Se mettre des limites ! Une fois une décision prise, on ne revient pas en arrière et personne ne vous demande de vous justifier…
Vous passez du tout permissif au trop autoritaire
Comme vous comprenez bien votre/vos enfants, vous supportez facilement leurs caprices ou leurs colères qui vous semblent logiques, résultats d’une émotion que vous avez saisie ou encore d’une fatigue que vous mesurez. Du coup, vous avez tendance à rester très patient malgré les pleurs et les cris, parfois trop au goût de votre conjoint(e). À l’inverse, si vous êtes en situation de surcharge émotionnelle (vous revivez peut-être des émotions enfouies ou souffrez d’autres émotions envahissantes extérieures à la famille), vous n’aurez plus un gramme de patience à offrir à vos enfants et risquez de les envoyer dans leur chambre ou de les priver de dessert pour une broutille.
L’AVANTAGE
Vous maniez les deux styles éducatifs avec brio!
LE COMPROMIS
Si vous sentez que vous êtes dans l’excès (permissif ou autoritaire), passez la main à un autre adulte le temps de trouver le bon tempo
Vous vous sentez coupable
Comme vous imaginez clairement de quelle manière vos actes pourraient causer des désagréments ou de la tristesse aux autres, la culpabilité ne vous lâche pas souvent… C’est le cas lorsque vous n’osez pas dire non à un(e) ami(e) qui a envie de venir voir votre bébé ou que vous acceptez de gérer la fête de fin d’année de la crèche malgré votre emploi du temps trop chargé. C’est aussi le cas si vous hésitez à embaucher une femme de ménage pour qui vous craignez un travail pénible. Bref, votre sentiment de culpabilité réduit vos possibilités de vous faire aider ou de vous reposer.
L’AVANTAGE
Vous ne risquez pas de blesser votre entourage.
LE BON COMPROMIS Se dire que les personnes qui vous entourent sont responsables de leurs réactions à vos prises de position. Pas l’inverse.
Vous testez sans arrêt tout
Votre propension à réfléchir aux meilleures stratégies de survie et de quête du bonheur pour tout et tout le temps fait de vous un(e) féru(e) d’expériences nouvelles. Cododo, Montessori, baby-danse : tout ce qui se présente comme idée éducative novatrice vous attire et vous entraîne dans un tourbillon de créativité.
L’AVANTAGE
Vous êtes un leader pour tous vos amis parents!
LE BON COMPROMIS Testez des concepts sur un temps court et en mesurant bien les conséquences de cette nouvelle activité sur votre quotidien. L’essentiel étant de ne pas s’épuiser tout(e) seul(e), même si ça procure des sensations fortes.
Vous les fuyez …le bruit
Comptines en boucle, dessin animé en fond, tube de l’été qui fait trembler les murs de la maison, chaises qui crissent, ballon qui tape sur le mur du jardin, colère du petit dernier, cris de joie du deuxième: l’univers sonore d’une famille peut pousser un parent hypersensible hors de ses gonds.
L’AVANTAGE
Vos voisins vous remercieront de mettre un frein au boucan.
LE COMPROMIS Établir des règles pour que les moments ensemble restent paisibles, surtout le soir ou dans les petits espaces (voiture, cuisine). Et lorsque rien n’y fait, imaginer que vous êtes dans une bulle et que rien ne peut vous atteindre. Variante : mettre des boules Quies® !
Encore un effet secondaire de votre perfectionnisme et de vos capteurs hypersensibles : une maison en bazar, jouets qui jonchent le tapis du salon, vous met dans tous vos états.
L’AVANTAGE
Vous allez devenir un(e) pro du rangement et vos enfants aussi.
LE COMPROMIS
Accepter le désordre, mais à l’intérieur de grands paniers ou casiers à jouets. Comme ça, rien ne “traîne” dans votre esprit et ce n’est pas compliqué de mettre les plus petits à contribution.