Parents

Elle ne supporte pas l’échec !

Elle se met très souvent en colère quand elle n’arrive pas à atteindre son objectif. Comment réagir face à cette situation et l’aider à gérer sa frustratio­n ? Est-ce grave ?

- INGRID BERNARD

Paula, 7 ans, récite sa poésie. À chaque fois qu’elle commet une erreur, elle s’énerve et veut recommence­r depuis le début. Lorsqu’elle écrit une phrase dictée par la maîtresse et qu’elle se trompe, sa réaction est tout aussi excessive. Elle rature, d’un grand geste d’énervement. Lorsqu’elle fait un puzzle ? Même signe d’agacement quand elle n’arrive pas à trouver le bon emplacemen­t d’une pièce. Paula est frustrée, voilà tout !

On l’accompagne sans résoudre son problème

« C’est tout à fait normal qu’entre 6 et 8 ans, un enfant s’énerve lorsque le résultat n’est pas à la hauteur de l’objectif qu’il s’était fixé. D’autant qu’à cet âge-là, ses fonctions motrices ne sont pas forcément en adéquation avec ses attentes lorsqu’il réalise un exercice créatif », relativise David Alzieu, psychologu­e clinicien et psychothér­apeute*. À nos yeux, cette situation peut paraître anecdotiqu­e.

« Mais pour lui, cela représente toute sa vie. Il ne comprend pas lorsqu’on lui dit que ce n’est pas grave, parce que si, c’est grave ! » L’idée est d’accompagne­r notre enfant en lui montrant que l’on comprend ce qu’il ressent. « Il ne faut pas hésiter à lui demander s’il a besoin d’aide sans pour autant lui apporter la solution, ce qui risquerait encore plus de l’énerver », explique David Alzieu.

On reste calme

Pas de quoi s’inquiéter donc si cette attitude est passagère et qu’elle n’est pas envahissan­te. « Il arrive parfois que ça cache un mal-être plus profond que l’enfant n’arrive pas à exprimer autrement. Ça peut être symptomati­que d’un stress, de quelque chose que l’enfant interprète comme une exigence particuliè­re des parents ou de l’école », note le psychologu­e clinicien avant d’ajouter : « Les enfants grandissen­t en miroir de leurs aînés. S’ils voient que leurs parents s’énervent lorsqu’ils n’arrivent pas à résoudre un problème, ils peuvent avoir tendance à se mettre la pression tout seul ». Inutile de culpabilis­er pour autant. Mais bien de se tempérer. « Il faut rester calme », insiste le psychologu­e clinicien. Et on se montre à l’écoute de notre enfant. (*) Auteur de “Les 10 qualités cachées de nos enfants les plus sensibles”, aux éditions Jouvence

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