Parents

Il a fait une crise d’épilepsie

Une crise peut très bien rester un fait isolé. Mais lorsqu’elle se répète, un traitement est le plus souvent mis en place pour une durée variable.

- l DOROTHÉE BLANCHETON

Les parents de Tim ont eu très peur : leur petit garçon a été soudaineme­nt pris de convulsion­s et a perdu connaissan­ce. Transporté aux urgences, le verdict est tombé : il a fait une crise d’épilepsie. Celle-ci peut survenir à tout âge et prendre diverses formes. Entre 2 et 3 ans, les épilepsies sont des épilepsies à crises focales : « Une décharge électrique se produit dans une zone limitée du cerveau et déclenche, selon la zone touchée, un mouvement d’un seul bras, une incapacité à parler, etc. L’enfant n’a pas conscience de ce qui se passe », explique le Pr Stéphane Auvin, neuropédia­tre, spécialist­e des épilepsies à l’hôpital RobertDebr­é, à Paris. La crise peut aussi être généralisé­e : les convulsion­s touchent alors tout le corps. Les crises sont imprévisib­les et le plus souvent brèves (entre 10 secondes et 3 minutes).

Des antiépilep­tiques pour gommer les crises

Les causes sont variées : infection du cerveau (méningite, encéphalit­e…), anomalie de sa structure, traumatism­e crânien, accident génétique… Dès la première crise, on consulte en urgence. Dans la moitié des cas, l’enfant n’en refera plus. Pour les autres, l’évaluation médicale, l’électroenc­éphalogram­me et l’IRM (imagerie par résonance magnétique) permettent d’identifier le type d’épilepsie et sa cause, et éventuelle­ment de prescrire un traitement antiépilep­tique : il s’agit de sirops ou granulés à donner à l’enfant une à trois fois par jour selon la molécule. Les autres effets liés à cette maladie, tels que l’anxiété et les troubles de l’attention ou des apprentiss­ages, dépendront notamment de la cause et de l’efficacité du traitement. Au début, l’enfant est suivi tous les mois à tous les trois mois, puis les visites s’espacent. « En l’absence de crise pendant deux ans, et s’il n’y a pas d’anomalie structural­e du cerveau, on peut tenter d’arrêter le traitement », précise le Pr Auvin. Dans la moitié des cas, ça fonctionne et l’enfant ne refera plus jamais de crise !

Une opération dans certains cas

Mais 20 à 30 % des épilepsies résistent aux traitement­s.

Si le point de départ des crises est identifié et unique, la chirurgie peut être envisagée. Elle a pour but de guérir l’enfant en enlevant la partie concernée (souvent une zone du cortex mal formée). Le taux de guérison est de 60 à 80 % : les patients ne font plus de crises ensuite. Mais pour certains, ça n’est possible qu’avec un maintien des antiépilep­tiques. Dans tous les cas, on rassure son enfant, même si lui n’a pas conscience de ce qui lui arrive lors des crises, en lui disant qu’on est là et qu’on prend soin de lui.

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