Il a fait une crise d’épilepsie
Une crise peut très bien rester un fait isolé. Mais lorsqu’elle se répète, un traitement est le plus souvent mis en place pour une durée variable.
Les parents de Tim ont eu très peur : leur petit garçon a été soudainement pris de convulsions et a perdu connaissance. Transporté aux urgences, le verdict est tombé : il a fait une crise d’épilepsie. Celle-ci peut survenir à tout âge et prendre diverses formes. Entre 2 et 3 ans, les épilepsies sont des épilepsies à crises focales : « Une décharge électrique se produit dans une zone limitée du cerveau et déclenche, selon la zone touchée, un mouvement d’un seul bras, une incapacité à parler, etc. L’enfant n’a pas conscience de ce qui se passe », explique le Pr Stéphane Auvin, neuropédiatre, spécialiste des épilepsies à l’hôpital RobertDebré, à Paris. La crise peut aussi être généralisée : les convulsions touchent alors tout le corps. Les crises sont imprévisibles et le plus souvent brèves (entre 10 secondes et 3 minutes).
Des antiépileptiques pour gommer les crises
Les causes sont variées : infection du cerveau (méningite, encéphalite…), anomalie de sa structure, traumatisme crânien, accident génétique… Dès la première crise, on consulte en urgence. Dans la moitié des cas, l’enfant n’en refera plus. Pour les autres, l’évaluation médicale, l’électroencéphalogramme et l’IRM (imagerie par résonance magnétique) permettent d’identifier le type d’épilepsie et sa cause, et éventuellement de prescrire un traitement antiépileptique : il s’agit de sirops ou granulés à donner à l’enfant une à trois fois par jour selon la molécule. Les autres effets liés à cette maladie, tels que l’anxiété et les troubles de l’attention ou des apprentissages, dépendront notamment de la cause et de l’efficacité du traitement. Au début, l’enfant est suivi tous les mois à tous les trois mois, puis les visites s’espacent. « En l’absence de crise pendant deux ans, et s’il n’y a pas d’anomalie structurale du cerveau, on peut tenter d’arrêter le traitement », précise le Pr Auvin. Dans la moitié des cas, ça fonctionne et l’enfant ne refera plus jamais de crise !
Une opération dans certains cas
Mais 20 à 30 % des épilepsies résistent aux traitements.
Si le point de départ des crises est identifié et unique, la chirurgie peut être envisagée. Elle a pour but de guérir l’enfant en enlevant la partie concernée (souvent une zone du cortex mal formée). Le taux de guérison est de 60 à 80 % : les patients ne font plus de crises ensuite. Mais pour certains, ça n’est possible qu’avec un maintien des antiépileptiques. Dans tous les cas, on rassure son enfant, même si lui n’a pas conscience de ce qui lui arrive lors des crises, en lui disant qu’on est là et qu’on prend soin de lui.