Parents

L’interview sans filtre @ papa_de_demain : “Le meilleur moyen de consommer mieux, c’est de cuisiner des produits locaux.”

- PROPOS RECUEILLIS PAR KATRIN ACOU-BOUAZIZ

Magazine Parents : Comment avez-vous rencontré Charline?

Guillaume : Je travaillai­s dans les rallyes automobile­s, j’étais passionné de motos et elle aussi. On est tous les deux natifs de la région de Montpellie­r. On s’est rapidement installés ensemble (il y a six ans). Avoir des enfants était un souhait très profond, nous sommes très amoureux. Nous avons eu Fabio (19 mois) et Charline est enceinte de sept mois.

Depuis la naissance de Fabio, vous avez complèteme­nt changé de vie?!

Oui ! Je me déplaçais 25 jours par mois pour le boulot, c’était donc incompatib­le avec une vie de famille. Charline, elle, était analyste dans la finance. Elle s’est arrêtée à la naissance de Fabio pour pouvoir s’occuper de lui. On a aussi eu une prise de conscience sur l’environnem­ent, surtout moi, car j’ai beaucoup voyagé et j’ai vu des pays tellement pollués au Moyen-Orient, en Asie… J’ai longtemps été un super consommate­ur et pollueur. La naissance de Fabio a provoqué un vrai déclic, je ne voulais pas donner cette image de moi et de la vie à mon enfant. Je suis devenu très en colère contre la société de consommati­on, ce fonctionne­ment où l’on fait du shopping pour se détendre de la semaine de travail, cette course à l’argent, c’est absurde. Je suis maintenant un adepte de la décroissan­ce, consommer moins, mieux, recycler.

Qu’est-ce qui vous a donné le goût de la nature?

J’ai grandi avec mes grands-parents, on s’occupait des animaux, du potager, on avait un verger. D’ailleurs, avec Charline, on voudrait s’installer dans l’arrière-pays, retaper un grand corps de ferme pour avoir un plus grand potager, plus d’animaux, vivre de façon plus autonome. Je rêve d’un terrain sans clôture, de monter une activité de gîte aussi !

Lorsque vous avez commencé votre transition, quelles ont été les réactions des gens autour de vous?

Ma famille n’a pas porté de jugement, ils savent depuis longtemps que je fais ce que je veux ! Dans l’entourage, il y a eu quelques moqueries, surtout sur les couches lavables.

C’est un peu pour ça qu’on a lancé le compte Instagram. Et les soutiens sont arrivés, les échanges de conseils avec d’autres… Ça a pris alors qu’on le faisait au départ pour se lancer une sorte de défi personnel, un pari. Puis notre démarche s’est étendue, on s’est mis à fabriquer nos produits ménagers, cosmétique­s, à prendre des poules, à faire le potager, à préférer le seconde main, etc.

Par quoi conseillez-vous de commencer pour changer nos habitudes?

L’alimentati­on ! C’est hyper simple de manger des produits locaux et de saison, et c’est tellement meilleur ! On rencontre des gens qui sont connectés à l’essentiel aussi. C’est pour ça qu’on a lancé une applicatio­n qui permet de trouver des producteur­s autour de chez soi facilement et de commander en ligne. Ça s’appelle “Ma chouette cagette” et on référence déjà plus de 10 000 producteur­s dans toute la France. J’ai eu l’idée car je postais de temps en temps des bonnes adresses et tout le monde m’en demandait d’autres !

« J’ai longtemps été un super consommate­ur et pollueur. La naissance de Fabio a provoqué un déclic. »

La maison, le jardin, l’appli, Charline qui est enceinte, Fabio va donc à la crèche?

Non ! En fait, Charline n’a jamais eu la varicelle, donc impossible de mettre Fabio en collectivi­té ! Au départ, on s’est relayés pour s’occuper de lui en travaillan­t, mais on n’était pas du tout efficaces. Et comme Charline est beaucoup plus douée que moi avec la compta, la gestion des collaborat­eurs, c’est moi qui m’occupe de Fabio à 100 % depuis le début de l’année !

Vous aimez être un père au foyer?

C’est la plus belle période de ma vie ! J’adore ça et je veux le rester. Mes parents se sont séparés quand j’avais 2 ans. Ce cadre que je peux donner à Fabio aujourd’hui, j’en ai tant rêvé. Mais je ne regrette pas mon histoire et si je suis ce papa en paix avec luimême aujourd’hui, c’est grâce à tout ce que j’ai vécu. C’est l’effet papillon !

À quoi ressemble une journée?

Je me lève très tôt, c’est mon moment de liberté. Puis le matin, je m’occupe de la maison avec Fabio – ménage, repas, potager, poules, chats, chiens.

On fait les courses aussi. L’aprèsmidi, quand Fabio fait la sieste, je fais les tâches que je ne peux pas partager avec lui comme des travaux ou nettoyer la voiture. Vers 16 heures, on se balade dans la garrigue, on observe les fleurs, les insectes. Je profite vraiment de mon fils, je peux lui transmettr­e tant de choses ! On aime aussi beaucoup cuisiner. Je ne comprends pas cette société qui ne prend plus le temps de s’occuper d’un truc aussi essentiel que se nourrir !

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un superparen­t nous raconte l’envers du décor
de son compte Instagram…
Guillaume a 40 ans, un petit garçon de 19 mois (Fabio)
et un amour de la nature qui l’a poussé à devenir
un “papa de demain”. Rencontre avec un parent acteur
de la transition écologique pleinement épanoui.
Chaque mois, dans l’interview sans filtre, un superparen­t nous raconte l’envers du décor de son compte Instagram… Guillaume a 40 ans, un petit garçon de 19 mois (Fabio) et un amour de la nature qui l’a poussé à devenir un “papa de demain”. Rencontre avec un parent acteur de la transition écologique pleinement épanoui.
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