On enlève la couche ?
On aimerait profiter de l’été pour qu’il devienne propre avant son entrée en maternelle. Faut-il lui enlever la couche ? Comment s’y prendre sans le brusquer ?
Tania, 2 ans et demi entre à l’école en septembre. Et comme beaucoup de parents, les siens s’inquiètent à l’idée qu’elle ait encore des couches à la rentrée. « Rien ne sert de la presser », estime le Dr Alain Benoit, pédiatre *.
Est-il prêt ?
L’acquisition de la propreté est une étape importante du développement de l’enfant. Généralement, les parents sont impatients à l’idée qu’il soit capable d’aller aux toilettes comme les grands. L’été est d’ailleurs la période propice pour enlever la couche. Il fait beau, les jeux se font à l’extérieur, le linge sèche plus vite, tout le monde est plus détendu… Mais la vraie question est de savoir si notre loulou est prêt, ou non… Est-il capable de s’asseoir et de se lever tout seul du pot ? Montre-t-il de l’intérêt pour la chose ?
« Ce n’est pas parce qu’il fait beau qu’il faut lui cavaler après avec un pot ! Rien ne sert de lui mettre la pression. Ça risque de le bloquer encore davantage, prévient le Dr Alain Benoit. La dernière chose à faire est de lui dire : “Tu vas rentrer à l’école, il faut que tu sois propre”. La rentrée ne doit pas être un moteur. Le pédiatre préconise au contraire de le valoriser, avec des mots simples. Et de lui dire : “Tu deviens un grand. Tu sais, les grands vont aux toilettes. Quand tu auras envie, tu pourras y aller toi aussi”.
On passe par le jeu
On privilégie une approche ludique. « Les petits garçons adorent faire pipi contre les arbres », explique le Dr Benoit : « On peut leur dire d’essayer de viser une cible ». Les petites filles, quant à elles, doivent se sentir libre de s’asseoir et se lever seules du pot. Et s’il (ou elle) vise à côté, on évite de le.la disputer. On lui dit que c’est raté pour cette fois-ci, mais qu’il.elle fera mieux la prochaine fois, et si les enfants ont tant peur d’aller aux toilettes, c’est parce que c’est la seule pièce où l’on s’enferme, seul ! Il faut désacraliser ce lieu et le rassurer en lui expliquant où partent ses besoins. On lui dit que ce sont des déchets et qu’ils vont à la poubelle. Pour eux, la poubelle a un côté magique. Elle fait disparaître toutes les choses que l’on ne veut plus.
On évite de comparer
Comme pour tout apprentissage, chaque enfant évolue à son rythme. « Ce n’est pas une compétition. Il n’existe pas de norme », assure le pédiatre. Bien souvent, les petits retardataires ont un déclic au moment de l’entrée en maternelle. Un enfant qui n’a pas de maladie finit par demander à retirer sa couche quand il voit les autres faire, par imitation. D’autant, qu’à l’école, tout est fait pour les mettre dans les meilleures dispositions. « La première année, on leur propose plusieurs fois par jour des pauses pipi », assure-t-il. Tout devrait donc rentrer dans l’ordre le plus naturellement possible…
(*) Auteur de “Les vrais besoins de votre enfant”, aux éditions Albin Michel