Il a la phobie des insectes
Moustiques, abeilles, araignées… Il angoisse et pousse des hurlements à la vue de la moindre bestiole ! Comment l’aider ?
Tom, 9 ans, a une peur panique des insectes. C’est plus fort que lui. Dès qu’il aperçoit une araignée ou se fait frôler par une mouche ou un bourdon en vol, il panique. « S’il est fréquent de ne pas les adorer, une vraie phobie des petites bêtes est plus rare », estime la psychologue Florence Millot*.
La peur d’être dévoré ?
Il refuse d’aller dans le jardin, de dormir ou fait des cauchemars, a des sueurs froides, de la tachycardie à la vue d’une bestiole ? Il souffre peut-être d’entomophobie. « Cette phobie des insectes s’accompagne généralement de conduites d’anticipation, il s’en inquiète avant même de sortir », note Florence Millot. Pourquoi cette peur ? Une petite bête peut surgir de tous côtés, c’est sournois, envahissant. Il craint qu’elle n’entre dans son corps, le pique, le brûle ou, pire, qu’un essaim de moucherons surgisse et le dévore en quelques secondes comme on peut le voir dans les dessins animés. Ce fantasme de dévoration débute dès le plus jeune âge quand le parent lui dit qu’il va le manger tout cru. Souvent, au début, l’enfant rit puis a peur de disparaître pour de vrai.
Sa peur peut aussi venir d’une mauvaise expérience antérieure ou d’un mimétisme. S’il nous voit hurler à la vue d’une araignée, il risque de la percevoir comme un danger. Enfin, « s’il est angoissé, mais ne parvient pas à en parler, les moustiques servent de prétexte pour
L’écueil selon la psy : se moquer ou minimiser, car l’enfant a vraiment peur.
attirer notre attention, nous garder à ses côtés, nous voir vérifier que tout va bien », constate la psychologue.
On l’aide à apprivoiser sa peur
Si sa peur lui vient de nous, on lui rappelle que sa soeur, son père, eux, les chassent sans sourciller. Pour l’apaiser, on lui propose un bracelet antimoustiques ou d’installer un piège à guêpes. « C’est souvent le sentiment d’impuissance qui alimente l’angoisse car l’insecte vient d’un monde minuscule, mystérieux, il vole, pique ou est visqueux », note Florence Millot. On le rassure quant à ses capacités : “Tu es plus grand et plus fort”. Et on l’aide à apprivoiser les insectes, en les observant avec lui par la fenêtre, dans un documentaire et en lui révélant qu’ils sont essentiels à l’équilibre de la terre. Enfin, on relativise : « Une vraie phobie est invalidante et durable : l’enfant ne veut plus sortir ou aller à l’école », précise la psy. Or, à moins d’habiter en pleine campagne et à proximité d’un rucher, il va pouvoir continuer à vivre normalement la plupart du temps.