L’apprentissage de l’empathie : une progression par étapes
Les premières années d’un bébé sont placées sous le signe de l’égocentrisme. Pourtant, c’est déjà un être qui social, très attentif à ce émane des autres.
La faculté à sentir ce que l’autre ressent, se fait naturellement chez le bébé, puis chez l’enfant, avec des capacités qui évoluent fortement au cours de son développement, passant d’une empathie où l’enfant se confond avec l’autre et ressent ses émotions, à une empathie différenciée, où il comprend les émotions de l’autre sans en être envahi.
Dès ses premières semaines, il reproduit avec précision les émotions qu’il lit sur notre visage. Ce phénomène d’imitation s’appelle la résonance motrice. Il permet à l’enfant de capter l’attention de l’adulte, mais aussi de s’exercer à distinguer les différentes expressions de nos ressentis… en attendant de les comprendre ! Âgé de quelques mois, le bébé montre des signes de détresse lorsque son voisin pleure. Ce phénomène de résonance émotionnelle préfigure l’empathie, mais le bébé n’a pas encore la maturité nécessaire pour se différencier de son voisin : il s’imprègne de son état émotionnel sans pouvoir se mettre à distance. Autour de 18 mois, lorsqu’il voit un camarade en pleurs, il file lui chercher son doudou. Il ne peut pas encore ressentir ce que vit son voisin, mais il reproduit le comportement observé chez l’adulte pour consoler l’enfant. Cette stratégie, que l’on pourrait nommer empathie comportementale, témoigne déjà de son souci de l’autre, de son envie de l’aider. C’est seulement vers 6 ans que l’enfant aura les compétences nécessaires pour se mettre à la place de l’autre et comprendre ce qu’il vit, sans se laisser envahir par son émotion. Il sera alors attentif à l’autre tout en restant lui-même : cette empathie cognitive témoigne de sa maturité psychique. Elle lui permettra de venir en aide à son camarade efficacement, autant qu’il le souhaite, tout au long de sa vie.