Il est accro à mes seins!
Il se blottit, cherche à les toucher, demande à les voir, les téter… On aimerait bien comprendre ce qui se passe. Éclairage !
La grande passion de Marius, 3 ans et demi : la poitrine de sa maman. Il fourre la tête sous son pull ou essaie de déboutonner son chemisier pour voir et toucher ses seins. « Une phase assez fréquente à cet âge », remarque la psychologue Florence Millot*.
Une source de réconfort et de curiosité
À 2 ou 3 ans, la poitrine de la mère est souvent une sorte de confort régressif. En se lovant dans nos bras, il se retrouve dans la posture du nourrisson qu’il était, et ça l’apaise. « Le sein maternel est d’ailleurs très sécurisant par sa forme, son odeur et sa texture », révèle Florence Millot. Résultat, il perçoit parfois le corps de sa maman comme une sorte de doudou. Un comportement naturel surtout à cet âge où il vient d’être scolarisé et commence à s’autonomiser. C’est aussi la période où il commence à faire la différence entre les filles et les garçons. Et, comme « il est très curieux, il aime voir et toucher pour comprendre. Les seins étant cachés, ça l’attire encore plus », note la psychologue. Tout comme le tout-petit aime déshabiller ses poupées pour voir ce qu’il y a en dessous. Enfin, c’est souvent aussi le début de la phase d’OEdipe, il peut donc y avoir un plaisir charnel à regarder et toucher cette zone. Mais c’est plus de l’ordre du jeu pour lui. La preuve ? Apercevoir un sein a tendance à le faire éclater de rire !
Chacun son corps !
« Beaucoup de mères ont du mal à placer des limites, passant du refus au “ce n’est pas si grave” », observe Florence Millot. Surtout s’il s’agit du petit dernier ou que l’on a cessé d’allaiter récemment. Or, s’il est normal de ne pas avoir d’intimité les premières années, maintenant qu’il grandit, on commence à instaurer un peu de pudeur en évitant de se montrer nue devant lui ou de prendre le bain ensemble.
Ainsi, la psy estime que, « même si son comportement est naturel, il est désormais en mesure d’intégrer que notre corps nous appartient ». Et pour y parvenir, un positionnement clair est essentiel. Son conseil : on apprend à dire stop et à se réapproprier notre corps en lui expliquant fermement, sans le gronder, que « non, ça, c’est notre corps ». Une limite importante à poser, d’autant qu’il commence l’école, et apprendre à maîtriser ses pulsions est nécessaire pour lui.
*Auteure de l’ouvrage “Comment parler à ses enfants ? Les conseils d’une psy pour aborder avec eux les sujets délicats” (éd. Albin Michel)