Elle est très potelée
Joues pleines, double menton, ventre rond, cuisses replètes… c’est un vrai petit Bouddha.
Joséphine, 20 mois, est assez grassouillette. Faut-il s’en inquiéter ? « L’IMC (indice de masse corporelle) monte souvent assez haut les trois premières années du tout-petit pour se stabiliser généralement quand la marche se met en place », rassure le Dr Arnault Pfersdorff, pédiatre*.
Génétique et habitudes alimentaires
Lorsqu’un bébé a de l’embonpoint, le pédiatre regarde s’il n’y a pas de cas d’obésité au sein de la famille. Un bilan biologique peut également être effectué pour écarter une pathologie génétique comme un trouble de la thyroïde. Un diabète gestationnel durant la grossesse peut également causer des hypoglycémies au bébé et, s’il n’est pas pris en charge suffisamment tôt, engendrer une surcharge pondérale. À l’inverse, certains bébés ont un petit poids à la naissance, puis l’IMC va grimper le plus souvent pour des raisons génétiques. Ou, parce que les parents, inquiets, veulent que leur enfant prenne du poids. « Il est encore très ancré dans les cultures, cette croyance selon laquelle un enfant potelé est signe de bonne santé physique et financière » constate le Dr Pfersdorff.
On rééquilibre et on montre l’exemple
Il ne marche pas encore ? Il devrait s’affiner dans les trois à six mois qui viennent. « Certains bébés sont très potelés et leur courbe retombe parfaitement dans la norme dès l’acquisition de la marche », abonde le pédiatre. Si la courbe continue de grimper, le médecin rappellera aux parents que le poids et la taille doivent corréler pour éviter une obésité plus tard. On s’assure aussi que les rythmes, menus et rations sont bien adaptés. Par exemple, passé 1 an, plus besoin de biberon la nuit pour pouvoir dormir. Mollo également sur les farines et les céréales dans le lait. On limite aussi les sucreries et les écrans devant lesquels ils sont inactifs. De même, plutôt que de lui proposer de l’eau sucrée ou du jus de fruit, on l’encourage : « c’est bien que tu boives de l’eau ». « D’autant plus que jusqu’à 2 ans, l’enfant reproduit ce qu’il voit et entend », souligne le Dr Arnault Pfersdorff. À nous alors de donner le bon exemple à table. L’écueil selon le pédiatre : comparer les enfants. « Chacun a un métabolisme, une notion de satiété et une activité physique différente. »
*Auteur de nombreux ouvrages dont “Votre enfant de 0 à 16 ans” (éd. Hatier), sorti au printemps 2021.