Elle est pénible de retour de chez ses grands-parents
besoin de transition, perte de repères… On reste zen !
Àchaque fois qu’Élise revient de chez ses grands-parents, c’est la même histoire : elle oublie ses bonnes manières et se met en colère pour un oui ou un non… En veut-elle à ses parents d’être partis en week-end ? Est-ce que papi-mamie lui ont tout laissé passer ? Selon Béatrice Copper-Royer, psychologue clinicienne et auteure de “Grandsparents, le maillon fort” (éd. Albin Michel), la raison vient surtout d’un changement de repères. « L’enfant passe d’une forme d’autorité à une autre, à des exigences et des modes relationnels différents. Ça le trouble un peu comme s’il était dans un conflit de loyauté. Il ne sait pas de quel côté son coeur balance », explique-t-elle. L’enfant est à la fois content de retrouver ses parents et triste d’avoir quitté ses grands-parents. Il est frustré de ne pas pouvoir avoir tout à la fois. On n’y voit donc pas forcément une permissivité des grands-parents… même si ça arrive aussi !
On lui laisse le temps de reprendre ses marques
Pour que la transition soit douce, quand l’enfant rentre, on évite de « lui sauter dessus », de lui poser trop de questions, de prévoir des sorties. On le laisse venir à soi et prendre le temps de se réapproprier ses repères. On montre qu’on le comprend et on adopte des paroles rassurantes. La psychologue suggère ainsi de dire par exemple : « C’est vrai que ce n’est pas facile de quitter papi et mamie car tu les aimes, mais tu vas les revoir. Des vacances, il y en aura d’autres. » Et si l’enfant réclame de manger des glaces à chaque repas car il avait le droit chez ses grands-parents, on lui rappelle sans s’énerver, ni s’éterniser, que c’est différent à la maison. On se rassure, ce moment de flottement passe souvent au bout de deux-trois jours.
On construit de beaux souvenirs
Pour les grands-parents très présents au quotidien, il est préférable que les échanges soient clairs et que l’on se mette d’accord sur ce que l’on autorise ou pas. Mais sinon, on relativise s’il y a un peu de laxisme. « Les grands-parents ne sont pas des éducateurs. On se dit que ça participe aux souvenirs agréables de l’enfance d’avoir le droit de faire plus de choses chez eux », conseille Béatrice Copper-Royer. On accepte les différences de chacun et rapidement l’enfant retrouvera ses marques et le sourire à la maison !