Il ne veut plus quitter son déguisement
Quel plaisir de se déguiser, et ce costume est si valorisant !
Ce matin, c’est la crise. Paul, 4 ans, a décidé de partir en Superman à l’école. Pas question pour ses parents de céder. « La majorité des enfants aiment se déguiser et la transformation est parfois spectaculaire ! Et même si tout ça reste un jeu, le héros qu’il incarne lui confère des pouvoirs extraordinaires. Ce n’est donc pas toujours aussi évident de quitter son déguisement pour redevenir le petit garçon de tous les jours… », explique Stephan Valentin, docteur en psychologie, spécialiste de l’enfant et de l’adolescent*.
On me regarde et on m’admire…
Sous son déguisement, notre enfant entre dans un jeu de rôle et adopte les attributs du personnage incarné, prêt à tester de nouvelles capacités : « Suis-je courageux, le plus fort, séduisante… ? » « Certains ont du mal à quitter leur déguisement car ils attirent le regard, on les félicite “Quelle belle princesse !”, “Tu es un super chef avec cette tenue de pompier”… Quand on est déguisé, on se sent libre aussi de se comporter différemment car c’est souvent plus accepté par les parents, comme courir dans l’appartement en rugissant comme un lion », constate le psychologue. Notre enfant sait parfaitement qu’il est dans un jeu, mais c’est parfois compliqué pour lui de revenir dans la réalité car, une fois le costume remisé au placard, le jeu est fini et le personnage s’efface.
On trouve des compromis
On se rend bien compte que le désir de l’enfant de rester déguisé ne relève pas du caprice. Pour autant, « On ne s’inquiète pas car c’est une phase transitoire. Il y a des endroits, comme à l’école, où ce n’est pas possible. Dans ce cas, s’il est très insistant, on peut avec la complicité et l’aide de l’enseignant lui faire comprendre qu’il y a plusieurs moments dans la vie scolaire où l’on peut venir costumé (carnaval, Halloween, fête de fin d’année) et que c’est à son maître ou à sa maîtresse de décider quels seront les jours concernés. En revanche, pour adoucir la décision, on propose aussi des compromis. Par exemple, il aura le droit de mettre son déguisement après l’école pour faire les courses au supermarché ou pour aller chez une petite copine ou chez sa mamie… Et si elle veut dormir avec sa robe de princesse, on peut entrer dans son jeu en lui rappelant qu’une princesse, ça se met aussi en pyjama le soir pour ne pas froisser sa tenue ! », conseille Stephan Valentin.
Quand l’enfant se déguise, ça lui permet aussi de se sentir plus libre de ses mouvements.