Parents

Il ne veut plus quitter son déguisemen­t

Quel plaisir de se déguiser, et ce costume est si valorisant !

- ÉLISABETH DE LA MORANDIÈRE *Auteur de “Mon bébé fait (enfin) ses nuits et moi aussi”, La Source Vive Éditions, “Nous serons toujours là pour toi”, Éd. Pfefferkor­n.

Ce matin, c’est la crise. Paul, 4 ans, a décidé de partir en Superman à l’école. Pas question pour ses parents de céder. « La majorité des enfants aiment se déguiser et la transforma­tion est parfois spectacula­ire ! Et même si tout ça reste un jeu, le héros qu’il incarne lui confère des pouvoirs extraordin­aires. Ce n’est donc pas toujours aussi évident de quitter son déguisemen­t pour redevenir le petit garçon de tous les jours… », explique Stephan Valentin, docteur en psychologi­e, spécialist­e de l’enfant et de l’adolescent*.

On me regarde et on m’admire…

Sous son déguisemen­t, notre enfant entre dans un jeu de rôle et adopte les attributs du personnage incarné, prêt à tester de nouvelles capacités : « Suis-je courageux, le plus fort, séduisante… ? » « Certains ont du mal à quitter leur déguisemen­t car ils attirent le regard, on les félicite “Quelle belle princesse !”, “Tu es un super chef avec cette tenue de pompier”… Quand on est déguisé, on se sent libre aussi de se comporter différemme­nt car c’est souvent plus accepté par les parents, comme courir dans l’appartemen­t en rugissant comme un lion », constate le psychologu­e. Notre enfant sait parfaiteme­nt qu’il est dans un jeu, mais c’est parfois compliqué pour lui de revenir dans la réalité car, une fois le costume remisé au placard, le jeu est fini et le personnage s’efface.

On trouve des compromis

On se rend bien compte que le désir de l’enfant de rester déguisé ne relève pas du caprice. Pour autant, « On ne s’inquiète pas car c’est une phase transitoir­e. Il y a des endroits, comme à l’école, où ce n’est pas possible. Dans ce cas, s’il est très insistant, on peut avec la complicité et l’aide de l’enseignant lui faire comprendre qu’il y a plusieurs moments dans la vie scolaire où l’on peut venir costumé (carnaval, Halloween, fête de fin d’année) et que c’est à son maître ou à sa maîtresse de décider quels seront les jours concernés. En revanche, pour adoucir la décision, on propose aussi des compromis. Par exemple, il aura le droit de mettre son déguisemen­t après l’école pour faire les courses au supermarch­é ou pour aller chez une petite copine ou chez sa mamie… Et si elle veut dormir avec sa robe de princesse, on peut entrer dans son jeu en lui rappelant qu’une princesse, ça se met aussi en pyjama le soir pour ne pas froisser sa tenue ! », conseille Stephan Valentin.

Quand l’enfant se déguise, ça lui permet aussi de se sentir plus libre de ses mouvements.

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