Parents

Il refuse de prendre ses médicament­s

Et le soigner est pourtant nécessaire!

- DOROTHÉE LOUESSARD (*) Auteur de “L’enfant dans notre temps, journal d’un pédiatre” (éd. L’Harmattan).

Il est malade, mais rien à faire, il ne veut avaler aucun médicament ! Comment s’y prendre ?

Basile, 3 ans est malade, mais il pleure, se débat dès qu’il s’agit d’avaler ses médicament­s. « Comme il peut s’opposer à manger ou se coucher, l’enfant peut refuser de prendre ses médicament­s », observe le pédiatre Alexandre Gardea*. Prétexte fréquent ? le goût.

« Les fabricants travaillen­t beaucoup sur l’acceptabil­ité du goût des médicament­s pour enfants », souligne le Dr Gardea. Cependant, un arôme banane, par exemple, peut écoeurer, surtout s’il n’aime pas ce fruit. Et puis, un enfant malade n’est pas dans son état normal, il peut se montrer grognon et ça risque de s’accentuer si on lui impose d’avaler son médicament surle-champ. D’autant qu’entre l’âge de 3 et 4 ans, il est en phase d’affirmatio­n de soi, donc enclin à des pulsions d’opposition.

« On ne se rend pas compte, mais on passe nos journées à lui dire “fais ci, ne fais pas ça” », note le pédiatre. Refuser est une façon pour lui de montrer qu’il a son mot à dire. Les écueils : s’énerver ou montrer notre inquiétude, il risque alors de se braquer encore plus ou d’angoisser à son tour.

Comment y remédier ?

« Un enfant a le droit de ne pas vouloir », explique le pédiatre et « l’autorité sans négociatio­n fonctionne rarement ». Ainsi, plutôt que lui dire « Tu fais du cinéma » ou « Tu les prends, point barre », voici son conseil : écouter son refus, lui dire qu’on le comprend afin qu’il se sente soutenu. On peut aussi manifester notre étonnement : « Jusqu’ici tu n’as jamais fait d’histoires pour prendre tes médicament­s ». Enfin, bien sûr, on lui rappelle l’intérêt de les prendre : le soigner.

Un bon remède en cas d’impasse : lui donner le choix du mode d’administra­tion !

Un bon remède en cas d’impasse, c’est de lui donner le choix du mode d’administra­tion : comprimés dispersibl­es (qui fondent sous la langue), en sirop ou en suppo. Et le prévenir un peu avant, afin qu’il coopère plus facilement. Enfin, on se rassure : qu’il rechigne à prendre son sirop ne signifie pas que ce sera le cas à chaque prise. D’ailleurs, le Dr Gardea constate que « parfois, ce sont les parents qu’il s’agit de convaincre de finir le traitement, car l’enfant allant mieux, ils estiment l’avoir assez embêté » !

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