Elle veut tout le temps jouer à la maîtresse
Et ses parents et ses peluches sont ses élèves…
On joue à la maîtresse ? », demande Norah, 6 ans, dès son retour de l’école. « Pour apprendre, l’enfant imite l’adulte dès son plus jeune âge. Dès 4 ans, ça passe par le fait de reproduire des rôles, mettre en scène et reproduire des histoires », observe la psychologue Aurélie Callet*.
Un jeu de rôle bénéfique
Selon la psychologue, le jeu de rôles est à encourager chez l’enfant. Il lui permet de développer son imaginaire et son langage. Autre bénéfice des jeux d’imitation, l’enfant partage plus facilement ses émotions. En se prenant pour la “maîtresse”,
« il va rejouer des événements vécus durant la journée, positifs ou négatifs, et les externaliser », détaille la psy. Il peut aussi les fantasmer pour les rejouer comme ils l’auraient voulu. Enfin, ajoute-t-elle, « ils constituent un moyen pour l’enfant d’inverser les rôles, d’être aux commandes. Certains enfants sont d’ailleurs hyperstricts avec leurs poupées ».
Une mine d’infos pour nous !
Très souvent, quand on lui demande comment s’est passée sa journée, l’enfant répond « bien » ou « je ne sais plus ». En jouant à la maîtresse avec lui, on va pouvoir glaner des infos sur ses relations sociales, son ressenti par rapport à l’institutrice et ses apprentissages. S’il apprend à ses poupées les jours de la semaine, par exemple. Il se montre hyperdur avec un élève ? On le questionne : « Tu n’es pas un peu sévère avec elle ? ». Idem si on note un problème récurrent : « Dans tes jeux, ce garçon semble se faire souvent embêter. Ça t’arrive parfois ? ». En cas de doute, un rendez-vous avec la maîtresse aidera à tirer ça au clair. Si notre loulou est timide en classe, on peut aussi se servir des jeux d’imitation pour lui glisser : « J’ai l’impression que quand la maîtresse interroge les enfants, celui-ci n’ose pas répondre, qu’est-ce que tu penses qu’on pourrait faire pour l’aider ? » « En l’aidant à trouver des solutions pour son personnage par le biais du jeu, il va développer sa boîte à outils », explique Aurélie Callet. Elle confie d’ailleurs : « On se sert souvent des rôles au cabinet pour comprendre comment ça se passe ». On se laisse prendre au jeu donc !
L’écueil à éviter selon la psy: distribuer les rôles, on le laisse décider.