Parents

Il m’appelle par mon prénom

Il boude les “papa” et “maman”! Mais pourquoi et, surtout, comment réagir ?

- DOROTHÉE BLANCHETON.

Bizarre… depuis quelques jours, Nolan appelle ses parents par leur prénom. Ils ont d’abord pris ça pour un jeu, mais désormais ils s’interrogen­t. Pourquoi ne les appelle-t-il plus « papa » et « maman » ? Selon la psychologu­e Johanna Rozenblum, ce genre de chose n’est jamais anodin. « Ça reflète toujours une prise de distance. C’est une façon de s’émanciper du statut d’enfant, de s’autonomise­r », analyse l’experte.

On s’interroge sur notre propre histoire

Reste à savoir ce qui motive l’enfant ! La psychologu­e avance plusieurs pistes. Il a pu vivre un événement traumatisa­nt. Quelque chose le gêne peut-être à la maison, dans sa relation à l’autorité : peut-être se sent-il infantilis­é, est-il en conflit et cherche-t-il à faire passer un message de cette manière… Mais, a priori, l’enfant en a rarement l’idée tout seul. On lui a peut-être donné l’impression qu’on acceptait une relation d’égal à égal ou bien il a senti une faille… « Parfois, certains parents ont du mal à être appelés “papa” ou “maman” car ils préfèrent se détacher de leur histoire personnell­e. Ils s’identifien­t encore trop au rapport dysfonctio­nnel qu’ils ont pu avoir avec leurs parents », analyse la psychologu­e. L’enfant répondrait alors inconsciem­ment à une préférence parentale.

On lui rappelle notre attachemen­t

S’il n’y a pas de lien avec notre propre histoire et ses possibles répercussi­ons, on peut dire à son enfant : « Je remarque que tu ne m’appelles plus “maman”. Que se passe-t-il ? » Ça ouvrira la discussion. On peut aussi émettre des hypothèses :

« Y a-t-il quelque chose qui ne va pas, qui te déplaît ? As-tu l’impression que je te considère encore comme un bébé ? » Toutefois, l’enfant ne sait pas toujours pourquoi il agit ainsi ou ne veut pas en parler. On peut alors lui rappeler qu’on l’aime et qu’on apprécie qu’il nous appelle “maman” ou “papa” car cette relation est unique. On lui répète qu’on reste à son écoute s’il veut parler de ses problèmes. Et on essaye d’y trouver une solution ensemble pour repartir sur de bonnes bases.

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