Parents

On a eu la chance d’assister à l’accoucheme­nt, c’était un moment magique.”

Rémi, 33 ans, papa d’Aria, 2 mois.

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Avoir un enfant, c’était un projet de vie. Quand j’ai rencontré mon mari, Kévin, il était plus jeune que moi. Il disait qu’on avait le temps. Et puis, mes amis commençaie­nt à avoir des enfants et l’envie devenait de plus en plus grande. C’est là que nous avons rencontré un couple qui venait de rentrer du Canada avec leur enfant, ils avaient fait une gestation pour autrui (GPA). Et c’est comme ça que nous nous sommes lancés dans ce projet. Nous nous sommes donc orientés vers une GPA à l’étranger, puisque c’est illégal en France, et avons lancé les démarches aux États-Unis, car les délais sont moins longs qu’au Canada. Mais on s’en est vite détournés. La notion d’argent était trop présente et nous n’avions quasiment aucun contact avec la mère porteuse. Ça ne nous convenait pas du tout. Notre souhait était d’avoir une relation très proche avec celle qui porterait notre enfant, et de pouvoir continuer d’échanger avec elle après la naissance.

Nous avons fait les démarches au Canada

Et tout est devenu plus naturel. Dans ce pays, c’est la mère porteuse qui choisit le couple, contrairem­ent aux États-Unis. Nous avons eu la chance d’être sélectionn­és très rapidement. La GPA se fait par FIV, il y a donc un don d’ovocytes anonyme et un don de sperme. On a souhaité donner tous les deux sans savoir qui serait le père biologique. C’est la clinique qui a sélectionn­é l’embryon en meilleure santé. Pour nous, les gènes ne sont pas importants, peu importe de qui elle est, nous l’aimons pareil. Nous aurons la possibilit­é de savoir qui est le père biologique à n’importe quel moment, ce qui nous rassure.

Tout le long du processus, nous sommes restés très proches de la mère porteuse

Nous échangions beaucoup avec elle et elle nous montrait les échographi­es. Et puis, en juin 2021, soit plus de deux ans après nos premières démarches, nous avons pris l’avion pour le Canada. On a eu la chance d’assister à l’accoucheme­nt, c’était un moment magique. Notre fille a la nationalit­é canadienne, nous avons fait le choix de demander un extrait d’acte de naissance avec nos deux noms, nous, les deux papas. Pour la reconnaiss­ance en France, ça se complique. Nous avons pris un avocat et avons une audience au tribunal l’année prochaine, car la nouvelle loi bio éthique a complexifi­é la reconnaiss­ance de paternité pour la GPA. Depuis que nous sommes rentrés avec Aria, on est les plus heureux du monde. Nous lui racontons son histoire, on a acheté plein de petits livres sur le sujet.

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