Elle a une scoliose
Au début, cette déformation du dos est peu visible et n’entraîne pas de symptômes. Il est donc important d’apprendre à la dépister, car plus elle est prise en charge tôt, mieux c’est !
Adèle, 9 ans, est en pleine forme et ne se plaint de rien. Mais un matin, sa maman remarque qu’elle semble avoir une épaule plus haute que l’autre. Le cartable serait-il trop lourd ? Adèle se tiendrait-elle mal ? Sa maman pense aussi à une scoliose, car elle-même a été soignée pour cette maladie quand elle était jeune. En consultation, le médecin traitant demande à Adèle de se mettre debout, de dos, et de se pencher en avant. On observe alors une gibbosité, une bosse d’un côté en haut du dos, le signe caractéristique d’une scoliose. Pour confirmer le diagnostic, le médecin demande des radiographies. La mère d’Adèle a consulté sans tarder, car un dépistage précoce permet une bonne prise en charge médicale.
Des causes mal connues
La scoliose est une déviation permanente de la colonne vertébrale, liée à une rotation des vertèbres, qui s’aggrave au moment de la croissance. Elle touche 1 à 3 % des enfants et dans huit cas sur dix, des filles. La façon de se tenir ou le fait de porter des charges lourdes ne sont pas en cause. En revanche, il y a des facteurs génétiques certains, avec souvent une transmission de mère en fille. « Beaucoup d’études sont en cours actuellement pour découvrir ce qui peut favoriser la scoliose. Il pourrait y avoir des facteurs biologiques (composition du disque intervertébral), mécaniques (lié au centre de gravité de l’enfant), neurosensoriels, hormonaux… » explique le Dr Tristan Langlais, chirurgien orthopédiste à l’hôpital Necker à Paris.
On surveille et on traite si nécessaire
L’objectif principal des soins est de limiter l’aggravation de la scoliose. Si la courbure est peu importante, on peut simplement mettre en place une surveillance avec un examen et des radios tous les 6 à 12 mois. Si la courbure est plus importante ou que l’on constate une évolution entre deux radios, on propose un traitement orthopédique avec un corset, à porter la nuit ou à temps plein, jusqu’à la fin de la croissance. Plus rarement, un traitement chirurgical est proposé pour les scolioses importantes, celles poursuivant leur évolution malgré le corset. Dans tous les cas, « il ne faut pas interdire à l’enfant de faire du sport. L’activité physique entretient ses muscles, ce qui est important, surtout s’il porte un corset », souligne le Dr Tristan Langlais.