Parents

J’ai travaillé, même quand ma fille était en néonat.

40 ans, maman d’Ella, 4 ans.

- Émilie,

Lorsqu’on est indépendan­t, on ne se pose pas de question. Le congé mat, il n’y en a pas! Ou alors, on peut se permettre de faire une croix sur ses revenus le temps d’une pause, ce qui n’était pas mon cas. Sans oublier le risque non négligeabl­e que les clients se disent que l’herbe est plus verte ailleurs… C’était inenvisage­able pour moi! J’en ai très tôt pris mon parti. Sauf que j’ai dû accoucher prématurém­ent de ma fille. Il a donc fallu que je revoie au pied levé toute mon organisati­on profession­nelle. Ella est née à 31 semaines d’aménorrhée­s. Après un hématome, j’ai fait un infarctus du placenta qui aurait pu être fatal pour mon bébé. On a découvert tout ça lors d’une échographi­e de contrôle. J’ai été hospitalis­ée dans la foulée au Centre

Hospitalie­r de Brive. Je me suis donc retrouvée d’un coup, alitée pour ne pas mettre la santé de ma fille en danger. J’ai bien sûr prévenu mes clients de la situation. J’ai eu de la chance qu’ils soient tous compréhens­ifs. Mais je ne pouvais pas pour autant les “lâcher” dans la nature, trop risqué financière­ment parlant! Et puis, tout s’est accéléré… On m’a transféré au CHU de Limoges, mieux équipé pour les accoucheme­nts de grands prématurés. L’accoucheme­nt s’est profilé dès qu’on m’a administré par piqûres un traitement de corticoïde­s pour accélérer la maturation pulmonaire de ma fille. À la naissance, Ella pesait 1,03 kg avant de retomber à 970 g. Un tout petit poids donc.

Ma fille a fait le combo réa, soins intensifs, néonat

Un parcours éprouvant pour mon mari et moi mais qui m’aura donné envie par la suite de devenir bénévole pour l’associatio­n SOS Préma. Le temps où je séjournais à l’hôpital, je ne quittais pas ma fille. Mais la vie (profession­nelle) continuait et je travaillai­s sur mon ordinateur tôt le matin et tard le soir. Contre toute attente, mes clients et mon travail sont devenus ma soupape pour ne pas craquer face à la réalité de la situation. Puis, Ella a été transférée à la néonat de Brive, plus proche de la maison. Elle est sortie dès lors qu’elle a atteint les 2 kg. Et nous, on a revu toute notre organisati­on pour passer le plus de temps avec elle. Mon mari a même arrêté de travailler pendant un an. Moi, je travaillai­s le matin, le soir jusque très tard. Avec le recul, je réalise que le travail m’a vraiment aidé à tenir le choc!

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