Je voulais profiter d’Elya à fond après mon accouchement.
Céline, 30 ans, maman d’Elya, 2 ans.
Ma grossesse n’a pas été de tout repos! Avant tout, parce que mon conjoint luttait à l’époque contre un cancer du côlon et parce que j’avais beau me raisonner, j’appréhendais beaucoup l’avenir. Aussi, parce que j’ai eu beaucoup de mal à assumer mon corps qui changeait au fil de la grossesse. Salariée dans une entreprise de conseil en ingénierie, j’avais réussi à négocier avec ma hiérarchie de pouvoir travailler le plus longtemps possible, pour éviter de trop cogiter, mais aussi parce que je préférais profiter d’un maximum de temps avec ma fille après l’accouchement. J’avais aussi pris soin de demander à mon médecin traitant de reporter 3 semaines (sur les 6 semaines) de congé prénatal sur mon congé postnatal (10 semaines après l’accouchement). Mon état de santé le permettait et légalement, c’était possible.
Comme j’ai accouché à huit mois de grossesse, je n’ai pas eu de pause en définitive.
Mon accouchement par césarienne fut programmé le 16 mars 2020, le premier jour du premier confinement. Pas une partie de plaisir car j’ai fait une hémorragie qui a failli me coûter la vie. J’ai pu accoler mes congés payés à cette pause bien méritée. Du coup, je n’ai pu reprendre le travail qu’en septembre 2020. De quoi me reposer un peu, accompagner Kevin, mon mari, dans sa rémission et tous les deux apprécier le temps passé avec notre fille. Je n’allaitais pas Elya mais je n’arrivais pas à me décoller d’elle. J’aurais eu beaucoup de mal s’il avait fallu que je reprenne le travail fin mai, comme ça aurait dû se passer. Au fond, tout s’est parfaitement emboîté. Dans notre petite bulle à tous les trois, on se sentait plus forts. On est parti faire le confinement chez mes parents, dans l’Eure, profiter de leur grand jardin et du plein soleil qui brillait non-stop à cette période. Avec le recul, je peux même dire que ces cinq mois sont passés en un claquement de doigts. On a réussi à partir un peu en vacances en août. Et puis, Elya est allée chez la nounou début septembre et j’ai repris le travail, à contrecoeur évidemment. Sincèrement, outre le contexte sanitaire et la maladie de Kevin, je recommande vivement aux femmes qui attendent leur premier enfant et qui sont en forme de reculer au maximum leur départ en congé mat. Je n’ai aucun regret !