Parents

Il ne parle toujours pas

Il en est encore au stade du babillage, alors que son frère au même âge construisa­it déjà des phrases. On s’inquiète, ou pas ?

- ÉLISABETH DE LA MORANDIÈRE *Élodie Pascual, orthophoni­ste, vice-présidente de la Fédération Nationale des Orthophoni­stes (FNO), rédactrice en chef du site Allo Ortho.

Gustave, 2 ans, est déjà très autonome. Il veut manger tout seul, grimper au toboggan des grands, il comprend les consignes, n’a pas de problème d’audition et adore se mêler aux autres enfants. En revanche, il ne parle pas ou baragouine à peine quelques mots. Est-ce un simple petit retard de langage qui s’arrangera à l’école ou y a-t-il quelque chose de plus important ?

On reste vigilant

« Ce petit Gustave est dégourdi sur le plan moteur, il entend bien et entre en lien avec son entourage, ce qui est plutôt bon signe, constate Élodie Pascual, orthophoni­ste *. En revanche, il est ce que l’on appelle un parleur tardif car il est moins rapide sur le plan du langage qu’un autre enfant du même âge. Car, à partir de 16 mois, et encore plus à partir de 18 mois, on a une explosion du vocabulair­e chez l’enfant et à

2 ans, il fait des phrases de trois mots comme « maman est partie ».

Bien sûr que la plupart des enfants qui ne parlent pas à 18 mois vont rattraper naturellem­ent ce retard de langage, mais malgré tout, on doit rester attentif et consulter son pédiatre si on ne voit pas d’évolution dans son langage. Je me méfie de la politique du wait and see qui consiste à dire qu’il ne faut pas s‘inquiéter si à 2 ans notre enfant ne parle pas et penser que ça va s’arranger avec l’entrée à l’école. On perd du temps dans le diagnostic car il peut suffire parfois de quelques séances chez un orthophoni­ste ou une consultati­on chez un ORL pour débloquer la parole de l’enfant et expliquer aux parents les bons réflexes à développer pour l’aider à entrer dans le langage », explique la spécialist­e.

On l’accompagne dans ses apprentiss­ages

« Pour l’aider à parler, on s’adresse à notre loulou avec des phrases courtes, des mots précis et on verbalise au maximum : « Tu as entendu le bruit de l’avion dans le ciel ? », « Viens, on va téléphoner à mamie » « Tu te coiffes avec ta petite brosse rouge » etc., conseille l’orthophoni­ste. On regarde ensemble de s livres d’images en nommant ce que l’on y voit. On lui laisse son tour de parole et on évite, même si ça nous démange, de répondre à sa place ! On n’a pas compris ce qu’il nous a dit ?

On joue franc jeu en le lui disant gentiment « Ben là, tu sais mon chéri, je n’ai pas bien compris. Est-ce que c’est la voiture rouge ou la voiture bleue que tu veux ? » Car si on entretient la légende que l’on comprend tout alors que ce n’est pas le cas, il ne va pas faire d’effort pour articuler ou s’exprimer plus clairement.

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