Il a les jambes arquées
Quand on est debout et que nos chevilles se touchent, les genoux se touchent aussi. Chez les tout-petits, ce n’est pas toujours le cas, mais ça ne dure pas. Chez les plus grands, mieux vaut consulter.
Louis, 2 ans et demi, maîtrise désormais bien la marche et court dans tous les sens. Quand il est debout et qu’on le regarde de face ou de dos, on peut voir que ses jambes ne sont pas rectilignes, elles forment un arrondi, comme un “cow-boy” qui serait trop monté à cheval ! « Il s’agit d’un genu varum. C’est normal à la naissance en raison de la position du foetus dans l’utérus, avec les jambes repliées en tailleur et une rotation interne au niveau des tibias », selon le Dr Sandra Brancato, pédiatre à Brignon (Gard). En général, l’enfant se “déplie” petit à petit et tout rentre dans l’ordre avant 18 à 24 mois. Après 2 ans, il vaut mieux consulter le médecin si les jambes sont arquées.
On pense à la vitamine D
« Il faut prendre un avis médical et éviter de consulter en premier un podologue ou un ostéopathe qui ne sont pas formés à cela. On risque de retarder le diagnostic et la prise en charge », met en garde la pédiatre. Si l’enfant n’a que 2 ans, le médecin peut constater que c’est encore physiologique et dire que tout rentrera dans l’ordre d’ici quelques mois. « Il faut vérifier que l’enfant est bien supplémenté en vitamine D. S’il ne l’est pas et ne prend pas de lait de croissance, il peut y avoir une carence à l’origine d’un rachitisme, dont l’un des signes est une déformation osseuse avec des jambes arquées », souligne le Dr Sandra Brancato. Dans ce cas, une supplémentation permettra de corriger la carence et la déformation. « Un genu varum peut être héréditaire si plusieurs personnes présentent cette particularité morphologique dans la famille, et c’est sans gravité. Mais il peut aussi être dû à une pathologie osseuse comme la maladie de Blount, qui se caractérise par un défaut de croissance de la partie interne du tibia », indique la pédiatre. Dans ce cas, le médecin vous orientera vers un spécialiste en orthopédie pédiatrique, qui fera un examen clinique et une radiographie osseuse et suivra l’enfant pendant toute sa croissance. En cas d’aggravation, de douleurs et/ou de gêne à la marche, différents traitements peuvent être proposés comme des prothèses, des semelles orthopédiques ou encore des séances de kinésithérapie, voire une opération chirurgicale dans certains cas.