Il est en surpoids
Environ 17 % des enfants sont en surpoids, un chiffre stable depuis vingt ans. L’important est de comprendre les raisons pour trouver des solutions adaptées à notre loulou, avec bienveillance et sans privation !
Paul a toujours eu un bon appétit et un physique plutôt “rond”, des signes de bonne santé pour ses parents. Toutefois, à partir de 8 ans, quelques moqueries et remarques leur font penser qu’il y a peut-être un problème. Un jour, en allant à la piscine, c’est devenu évident : ses cuisses qui se touchent et ses bourrelets au ventre ne sont pas normaux.
« Dans la majorité des cas, la prise de poids commence dès 3-4 ans, mais chez les petits, ça ne se voit pas, les rondeurs sont mignonnes et admises », explique le Dr Véronique Nègre, pédiatre et présidente de l’APOP*. L’idéal est de faire la courbe de corpulence qui se trouve dans le carnet de santé. Autre indice : « De l’âge de la marche (entre
1 et 2 ans) à 6 ans, l’enfant doit paraître toujours plus mince. S’il s’arrondit, c’est le signe d’un rebond d’adiposité précoce. »
Des causes multiples
Les raisons d’un surpoids sont variées et différentes pour chacun. « Il y a des facteurs de prédisposition qui font que l’enfant a un gros appétit et/ou des troubles de la satiété : les gènes, les événements pendant la grossesse (tabac, diabète déséquilibré…), le microbiote (malmené par une antibiothérapie par exemple). Et des facteurs environnementaux : la sédentarité, l’abondance alimentaire, les produits industriels non rassasiants... », indique le Dr Véronique Nègre. Il peut aussi y avoir des facteurs émotionnels, un événement difficile de la vie ou même les moqueries liées au poids, qui vont faire que l’enfant va chercher du réconfort dans des aliments gras et sucrés (ils font sécréter des neurotransmetteurs apaisants).
On ne le met pas au régime !
Un enfant de 8-10 ans est en pleine croissance, il ne s’agit pas de le restreindre ni lui interdire des aliments : c’est le meilleur moyen de les rendre encore plus attirants ! « Il faut prendre le temps de comprendre les causes du surpoids, puis, avec l’enfant, de définir des petits changements acceptables. Il faut l’accompagner sans le culpabiliser ni le mettre en difficulté. » Ça peut être : manger plus lentement, ne pas se resservir, aller à vélo à l’école, diminuer sa consommation de boissons sucrées, manger un fruit au goûter, limiter le temps devant les écrans… On n’hésite pas à en parler à son médecin pour avoir des conseils et des repères alimentaires. Celui-ci pourra également renvoyer vers un psychologue s’il le juge nécessaire. * Association pour la prise en charge et la prévention de l’obésité en pédiatrie.