Parents

Le plus difficile, c’est de devoir gérer tous les problèmes tout seul.

Quentin, papa d’Enzo, 14 ans, Evan, 9 ans, et Théa, 3 ans.

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Je suis séparé de mon ex-compagne depuis septembre 2021. Elle a quitté la Haute-Garonne pour partir vivre une nouvelle vie en région parisienne en me laissant les trois enfants à charge. Elle est censée venir les voir un week-end sur deux, mais étant donné la distance, elle ne descend en fait qu’un week-end par mois.

Ma vie est bien remplie!

Employé comme préparateu­r de commandes en fruits et légumes au Marché d’intérêt national de Toulouse, je travaille de nuit, de 4 heures du matin jusqu’aux alentours de midi. Ça m’oblige à quitter la maison à 3 h 30 pour ne revenir qu’à 12 h 20 pour déjeuner. Je m’accorde une petite sieste jusqu’à 15 heures – mon seul moment de répit de la journée –, puis je vais chercher mes deux petits à l’école et à la crèche. Le grand de 14 ans rentre tout seul en bus. Jusqu’à 17 h 15, je les fais goûter, puis on s’attaque aux devoirs. Vient ensuite l’heure de la douche et du dîner. Le repas terminé, je dépose mes enfants chez ma mère, qui s’occupe de les coucher et de les emmener à l’école le lendemain matin. En rentrant, je m’attaque aux tâches ménagères (vaisselle, rangement, lessive… ) pour me coucher aux alentours de 22 h 30.

À ce rythme, je n’ai aucun moment pour moi, mis à part les week-ends où ma mère me garde les enfants.

Je fais toujours passer le plaisir de mes enfants avant le mien. Mais le plus difficile, je trouve, en tant que papa solo, c’est de devoir gérer tous les problèmes tout seul: la crise d’adolescenc­e de mon grand de 14 ans comme les troubles “dys” de mon deuxième de 9 ans. J’ai ainsi dû me débrouille­r entièremen­t par moi-même pour courir les spécialist­es et constituer un dossier auprès de la Maison départemen­tale pour les personnes handicapée­s, ce qui a été vraiment très lourd.

Pour autant, je n’envisage pas de refaire ma vie pour l’instant.

Après ma séparation, j’ai décidé de m’installer à Colomiers pour me rapprocher de ma mère et de mes frères et soeurs, ce qui a obligé mes enfants à changer non seulement de maison, mais aussi d’établissem­ent scolaire et de copains. Je ne veux pas les chambouler davantage en leur imposant en plus une belle-mère. De toute façon, je ne me sens pas prêt moi-même à m’investir dans une nouvelle relation. Pour la première fois depuis quinze ans, j’ai l’impression d’avoir enfin trouvé ma place de père. Ma priorité aujourd’hui est de partager les bons et les moins bons moments avec mes enfants.

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