Parents

Jusqu’au dernier moment, Je n’ai pas cru à la guerre

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On dédicace cette chronique à toutes les mamans et les enfants dans le monde qui fuient la guerre.

Même la nuit de la première explosion, réveillée à 4h30 par une terrible détonation, j’ai cru à un feu d’artifice. Mais j’ai couru chez mon fils au premier étage, qui est marié et a un petit garçon, pour qu’ils fassent leurs bagages et partent. Je suis allée dans les chambres des sept enfants dont je suis la mère d’accueil. Ils dormaient et je n’avais pas le courage de les réveiller: toute leur vie venait de basculer. Quelques jours plus tard, nous étions sur la route pour la Pologne, les bombardeme­nts avaient commencé.

J’ai conduit sans permis, mais leur vie était en jeu. Ce furent les deux pires journées de ma vie. Quand je voulais hurler et pleurer, je regardais dans le rétroviseu­r et je voyais mes enfants. Ils ne me quittaient pas des yeux. Je lisais dans leurs regards que tant que j’étais là, rien ne leur arriverait, et ça m’a permis de continuer. Après 18 heures de conduite sans m’arrêter, nous sommes arrivés en Pologne, enfin en sécurité.

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