Parents

Elle a un petit appétit

Pas toujours facile de ne pas s’inquiéter pour sa santé, à l’heure des repas !

- ÉLISABETH DE LA MORANDIÈRE

Dorothée, 15 mois, chipote depuis quelque temps devant son assiette qu’elle ne veut pas terminer. Les repas tournent au drame, et la tension et l’anxiété montent chez ses parents qui se demandent si elle ne met pas sa santé en péril. Ils décident de prendre rendez-vous avec le pédiatre.

Des causes diverses

« Le refus de l’alimentati­on peut être un mode d’expression de l’enfant de son opposition à ses parents, notamment entre 1 et 2 ans. C’est un processus physiologi­que naturel. Avec l’acquisitio­n du « non », il cherche à affirmer sa personnali­té et son autonomie. Pour certains, ça passera par le refus du pot, pour d’autres, par le refus de s’alimenter. Il y a aussi les petits mangeurs et ceux qui ont des préférence­s pour certains aliments. Mais ce petit appétit peut être aussi consécutif à un rhume, une gastro, une intoléranc­e digestive (gluten, allergie au lait de vache) ou lié à une pathologie digestive. C’est pour cela que je conseille de toujours consulter le pédiatre, le médecin généralist­e ou l’infirmière de la PMI… », précise le Dr Thomas Dailland, pédiatre. « Pour ma part, un petit appétit, ce n’est pas grave. Le plus important, c’est la courbe de croissance. Je commence à m’inquiéter quand j’observe sur cette courbe une stagnation pondérale. Si on a un enfant qui a un petit appétit et une belle courbe de croissance, il ne faut pas s’inquiéter. En revanche, si le manque d’appétit est accompagné de constipati­on ou de selles liquides, qu’il est moins dynamique, qu’il semble maigrir, on consulte. »

On l’intègre aussi à la table familiale, car voir les autres convives manger avec plaisir peut inciter notre loulou à faire de même.

On ne le force pas à manger…

« Ce n’est pas du laxisme, explique le pédiatre, mais si on force un enfant, ça peut laisser des “cicatrices” psychiques douloureus­es. De plus, c’est contreprod­uctif. Pour commencer, on lui présente la nourriture dans une petite assiette, en privilégia­nt une noisette de purée plutôt qu’une plâtrée. On ne fait pas non plus de chantage affectif.

Ce n’est pas parce qu’il n’a pas fini son plat de résistance qu’il faut le priver de fromage et de dessert. À table, il n’y a aucune place à la punition. Bien sûr, il y a un cadre éducatif comme l’interdicti­on de jeter sa purée par terre ! » L’important, selon notre expert, ce sont les apports : entre 1 et 2 ans, on poursuit le lait de croissance, on intègre à ses menus un peu de protéines, des glucides, des lipides des vitamines, des minéraux et de l’eau. Et à partir de 1 an, on évite la collation du matin. Le petit déjeuner, le déjeuner, le goûter et le dîner suffisent. Gare aux grignotage­s aussi qui sont de vrais coupefaim !

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