Elle a des tics nerveux
Clignement d’yeux, raclement de gorge, elle semble bien avoir des tics.
Depuis peu, Clémence, 5 ans, fronce le nez à tout va. S’agirait-il d’un tic ? « On parle de tics quand l’enfant le fait depuis plusieurs semaines, à de multiples reprises dans la journée, que ça se remarque ou entraîne une gêne dans son quotidien », décrypte Julie Scouppe, psychologue clinicienne et psychothérapeute.
D’où ça vient ?
« Vers 4 ou 5 ans, on peut observer l’apparition de tics », constate la psychologue. Ça concernerait d’ailleurs 3 à 15 % des enfants selon PAP Pédiatrie. « Ce sont des contractions musculaires involontaires, brusques, fréquentes et inconscientes », préciset-elle. À cet âge, il s’agit généralement de tics moteurs (non vocaux) se manifestant au niveau des mains ou du visage : clignements ou écarquillement d’yeux, retroussement de nez, raclement de gorge. Ils peuvent être un signe d’anxiété dû à un changement de rythme ou à une situation ayant impacté l’enfant. Un tic peut aussi surgir lorsqu’il déborde d’excitation à l’approche d’un événement joyeux (vacances, fête d’anniversaire, etc.). Enfin, « ils sont parfois une conséquence d’un trouble de l’attention ou de Tocs (troubles obsessionnels compulsifs) », note Julie Scouppe.
Comment les traiter ?
Si son tic est dû à un événement, il devrait s’estomper ensuite. Sinon, on en parle pour voir si quelque chose le tracasse. Le conseil de la psy : rassurer et montrer à l’enfant qu’on est là pour lui. S’il ne sait pas pourquoi il cligne de l’oeil, elle suggère d’observer à quel moment et à quelle fréquence il le fait. A-t-il également des tics durant les vacances ? Si ce n’est pas le cas, on creuse du côté de l’école. Parfois, il suffit de l’aider à identifier et gérer une émotion trop intense, comme la colère, en lui expliquant que c’est normal d’être énervé par moments. Pour l’aider à gérer ses émotions, surtout s’il est anxieux, on peut s’appuyer sur un ouvrage sur les émotions, des jeux, l’initier au yoga ou à la méditation pour enfants. On l’apaise aussi en l’aidant à retrouver des repères, si ça fait suite à des changements tels qu’un déménagement ou une séparation. « Lorsque le tic le handicape, qu’on se moque de lui ou qu’il est associé à d’autres symptômes, un avis médical est recommandé », estime Julie Scouppe. Toutefois, elle rassure : « Avoir des tics n’est pas forcément grave. Ils peuvent durer quelques jours ou quelques mois, mais le plus souvent, ils disparaissent assez spontanément. »