Aïe, c’est un.e vrai.e casse-cou
Mieux vaut prévenir que guérir… Alors face à ses prises de risques, on reste zen mais on met tout en place pour éviter l’accident.
Nella est une petite fille très agile qui adore grimper, sauter, faire des cabrioles… Une vraie casse-cou qui donne quelques sueurs froides à ses parents. Ces envies d’aventures correspondent à « une étape assez classique dans le développement de l’enfant qui cherche à s’autonomiser et éprouve le besoin d’explorer son environnement », explique Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne à Paris. Après deux années passées à se faire câliner par ses parents, l’enfant gagne en motricité et veut bouger par lui-même. C’est aussi la période des “Terrible Two” pendant laquelle il commence à s’opposer pour mieux s’affirmer. L’enfant découvre ses capacités physiques, mais aussi le pouvoir qu’il a sur ses parents, notamment celui de les défier ou de leur faire peur en prenant des risques.
L’AVIS DE L’EXPERTE
« Il est important de prévenir son enfant des dangers, mais de ne pas crier à chaque fois ni d’avoir peur de tout. On risquerait alors de lui transmettre notre anxiété.
Il a besoin, dans une certaine mesure, d’affronter les difficultés pour avoir confiance en ses capacités. »
Accepter les limites
Un tout-petit a le droit d’exprimer ses envies de mouvements, car elles lui sont nécessaires pour grandir, mais il doit aussi apprendre à écouter les paroles des adultes qui cherchent à le protéger. Même si ça ne lui plaît pas, on lui rappelle les règles : la barrière, c’est pour protéger l’accès aux escaliers pas pour l’escalader ; monter sur le canapé pour sauter sur la table basse, c’est non, etc. Pour qu’il accepte mieux ces règles, on met en avant ce qu’il peut faire : tu peux descendre le toboggan comme ça ; tu peux enjamber le ruisseau, mais en me donnant la main…
« La frustration et la contrainte sont des outils indispensables pour sa socialisation et sa sécurité. L’idée est de savoir détecter ses nouveaux besoins et lui permettre de les assouvir, mais de façon cadrée », estime la psychologue.
Des sorties sous contrôle
À la maison, on protège les coins de meubles, on installe des systèmes de protection sur les portes et fenêtres… S’il a besoin de bouger, on l’équipe de protections selon ses activités. On l’emmène au jardin public ou dans un parc de jeux en intérieur pour escalader les structures prévues à cet effet. Il tente des cascades malgré tout ? À son âge, il n’a pas conscience du danger. On reste calme et on se déplace vers lui pour lui expliquer qu’il risque de se faire mal. En grandissant, il sera un peu plus raisonnable. En attendant, on priorise nos interventions pour ne pas s’épuiser !
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Johanna Rozenblum, PSYCHOLOGUE CLINICIENNE à Paris.