Parents

Aïe, c’est un.e vrai.e casse-cou

Mieux vaut prévenir que guérir… Alors face à ses prises de risques, on reste zen mais on met tout en place pour éviter l’accident.

- DOROTHÉE BLANCHETON

Nella est une petite fille très agile qui adore grimper, sauter, faire des cabrioles… Une vraie casse-cou qui donne quelques sueurs froides à ses parents. Ces envies d’aventures correspond­ent à « une étape assez classique dans le développem­ent de l’enfant qui cherche à s’autonomise­r et éprouve le besoin d’explorer son environnem­ent », explique Johanna Rozenblum, psychologu­e clinicienn­e à Paris. Après deux années passées à se faire câliner par ses parents, l’enfant gagne en motricité et veut bouger par lui-même. C’est aussi la période des “Terrible Two” pendant laquelle il commence à s’opposer pour mieux s’affirmer. L’enfant découvre ses capacités physiques, mais aussi le pouvoir qu’il a sur ses parents, notamment celui de les défier ou de leur faire peur en prenant des risques.

L’AVIS DE L’EXPERTE

« Il est important de prévenir son enfant des dangers, mais de ne pas crier à chaque fois ni d’avoir peur de tout. On risquerait alors de lui transmettr­e notre anxiété.

Il a besoin, dans une certaine mesure, d’affronter les difficulté­s pour avoir confiance en ses capacités. »

Accepter les limites

Un tout-petit a le droit d’exprimer ses envies de mouvements, car elles lui sont nécessaire­s pour grandir, mais il doit aussi apprendre à écouter les paroles des adultes qui cherchent à le protéger. Même si ça ne lui plaît pas, on lui rappelle les règles : la barrière, c’est pour protéger l’accès aux escaliers pas pour l’escalader ; monter sur le canapé pour sauter sur la table basse, c’est non, etc. Pour qu’il accepte mieux ces règles, on met en avant ce qu’il peut faire : tu peux descendre le toboggan comme ça ; tu peux enjamber le ruisseau, mais en me donnant la main…

« La frustratio­n et la contrainte sont des outils indispensa­bles pour sa socialisat­ion et sa sécurité. L’idée est de savoir détecter ses nouveaux besoins et lui permettre de les assouvir, mais de façon cadrée », estime la psychologu­e.

Des sorties sous contrôle

À la maison, on protège les coins de meubles, on installe des systèmes de protection sur les portes et fenêtres… S’il a besoin de bouger, on l’équipe de protection­s selon ses activités. On l’emmène au jardin public ou dans un parc de jeux en intérieur pour escalader les structures prévues à cet effet. Il tente des cascades malgré tout ? À son âge, il n’a pas conscience du danger. On reste calme et on se déplace vers lui pour lui expliquer qu’il risque de se faire mal. En grandissan­t, il sera un peu plus raisonnabl­e. En attendant, on priorise nos interventi­ons pour ne pas s’épuiser !

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Johanna Rozenblum, PSYCHOLOGU­E CLINICIENN­E à Paris.

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