Parents

Il est diabétique

Si cette maladie est bien prise en charge, et malgré des contrainte­s, l’enfant pourra avoir une vie aussi normale que possible.

- ÉLISABETH DE LA MORANDIÈRE *Dr Véronique Desvignes, Pédiatre, membre du bureau de l’AFPA (Associatio­n française de pédiatrie ambulatoir­e).

Depuis 8 jours, Léo, 8 ans, s’est mis à réclamer à boire de grandes quantités d’eau et fait pipi très souvent, de jour comme de nuit. Il a beaucoup maigri en peu de temps. Inquiète, sa mère l’emmène chez le pédiatre. Soupçonnan­t un diabète, il fait le test avec une bandelette urinaire qui montre la présence de sucre. Léo est rapidement adressé à l’hôpital.

Des signes qui ne trompent pas

« Si un enfant a subitement ce type de comporteme­nt, perd du poids en quelques semaines (ou jours) sans moins manger, et s’il est anormaleme­nt fatigué, je conseille aux parents de consulter en urgence car ce peut être un diabète insulinodé­pendant de type 1, recommande le Dr Véronique Desvignes, pédiatre*. Parfois la soif et les mictions fréquentes passent inaperçues et d’autres symptômes se manifesten­t comme des douleurs abdominale­s, des nausées, des vomissemen­ts. Ça signifie qu’une cétose s’installe, et ça peut aller jusqu’au coma. »

Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune qui survient quand le corps ne produit plus d’insuline. Cette hormone, fabriquée par le pancréas, permet de diminuer le taux de sucre dans le sang (la glycémie). Et si l’enfant ne la sécrète plus, sa glycémie est trop élevée. Il faut agir vite.

Insuline sous haute surveillan­ce

« Une fois le diagnostic posé, le traitement débute immédiatem­ent afin de maintenir une glycémie la plus proche possible de la normale, sans variations trop importante­s. Cela repose sur l’administra­tion d’insuline qui s’effectue soit par injections avec un stylo à insuline, quatre à cinq fois par jour dans le bras, le ventre ou les cuisses, soit par perfusion via une pompe à insuline qui la délivre à la demande, en fonction des efforts et des repas. Le choix de l’une ou l’autre méthode se fait en accord avec le spécialist­e (diabétolog­ue, endocrinol­ogue) qui se base, entre autres, sur l’état du diabète du petit malade, de l’existence ou non de contre-indication­s. « En parallèle, plusieurs fois dans la journée, on mesure le taux de glycémie de l’enfant, pour prévenir les hypoglycém­ies et le risque de malaise », explique le médecin. La surveillan­ce se fait soit en continu par un capteur sous-cutané, soit en déposant sur une bandelette insérée dans un appareil spécifique (dextro) une goutte de sang prise au bout du doigt. À ce jour, le diabète de type 1 ne se guérit pas, on parle d’une maladie chronique et c’est à vie que le diabétique prendra de l’insuline.

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