Parents

La charge mentale était énorme, j’étais en mode survie.”

Mélanie, 36 ans, maman de Luna, 14 ans, Tigane 7 ans et Victoria, 2 mois.

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J’ai fait un burn-out à la naissance de mon fils, Tigane. Tout est arrivé très vite. Après une grossesse compliquée où je suis restée alitée cinq mois, j’ai souhaité allaiter à la demande, ce qui me demandait beaucoup d’énergie, je manquais de sommeil, et j’avais peu de relais de la part du papa, qui cherchait sa place dans tout ça. Trois semaines après sa naissance, je n’avais déjà plus aucune énergie. Entre l’allaitemen­t, la charge de ma grande fille que je devais emmener à l’école et à qui je devais préparer les repas, et le papa qui partait très tôt le matin et rentrait très tard le soir, je me retrouvais avec une charge mentale énorme. Le fait de devoir tout gérer seule m’a épuisée. J’avais des vertiges et de gros coups de fatigue, à ne pas pouvoir me lever pour faire à manger. J’étais en mode survie, je grignotais des choses rapides qui ne me demandaien­t pas de temps, je faisais au plus simple, me lavais tous les deux-trois jours (et encore, quand je le pouvais). Je m’économisai­s un maximum et dès que possible, je m’allongeais. Au bout de deux mois, j’ai fait un malaise.

J’avais de très grosses difficulté­s à gérer le quotidien.

Heureuseme­nt, j’ai vite pu mettre des mots sur ce qui m’arrivait, car j’avais un suivi avec une psychologu­e de la maternité. Comme j’avais fait une dépression post-partum à la naissance de ma fille, j’avais préféré anticiper et faire un suivi pour ne pas que ça recommence avec Tigane. Et j’ai bien fait, car cela m’a beaucoup rassurée de savoir que ce que j’avais portait un nom. Malgré cet épuisement, j’étais très en phase avec mes enfants et je débordais d’amour pour eux. Mais ma vie de femme était un désert.

Je me souviens avoir dit à la psy que j’étais heureuse d’avoir réussi à passer l’aspirateur.

Je n’étais absolument pas épanouie. Alerté, mon médecin traitant m’a fait une ordonnance pour pouvoir bénéficier d’une travailleu­se sociale et familiale. Elle venait trois heures par semaine discuter autour d’un café, pendant lequel elle gérait le petit ou faisait le ménage. Cette aide a été salvatrice. J’étais seule à tout gérer et, tout d’un coup, j’avais quelqu’un qui m’aidait. Le burn-out a mis en lumière que mon couple dysfonctio­nnait. Je me suis séparée du papa aux 18 mois de Tigane. Après ça, j’ai mis en place de la garde, l’allaitemen­t était terminé et j’ai commencé à déléguer. Le papa prenait les enfants un week-end sur deux, et j’avais beaucoup plus de liberté. Pour m’en sortir, la clé a été de déléguer et de m’octroyer du temps. Pour ma dernière, Victoria, née il y a peu, et que j’allaite, j’avais les armes pour que la situation ne se reproduise pas.

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