Il refuse la cuillère
On appréhende les choses autrement et on l’accompagne sans le forcer.
Nathan, 5 mois, paraît intéressé par les aliments solides, mais ne semble pas du tout apprécier la cuillère. Au point de fermer obstinément la bouche dès qu’on l’approche un peu trop près.
Des causes multiples
« En début de diversification, ces situations sont fréquentes et temporaires dans la majorité des cas, rassure Elsa Bambier, orthophoniste*. Elles sont surtout le signe que le bébé a besoin de temps pour s’adapter aux nombreux changements qu’il est en train de vivre. » Avec la diversification, il passe d’une alimentation liquide à une alimentation solide et de mouvements de succion à des mouvements de mâchonnement, prémices de la mastication. Sans oublier le panel incroyable de goûts qu’il découvre. Ou encore, le fait qu’il perde en proximité avec ses parents en étant installé dans sa chaise haute, et non plus collé contre eux comme quand il buvait son lait.
« Pour faciliter l’acceptation de la cuillère, il est important, dans un premier temps, de choisir un modèle adapté à l’âge et aux compétences de son bébé », note-t-elle.
En début de diversification, on opte pour une cuillère très plate et étroite qui permet au tout-petit de happer plus facilement le contenu. « De même, on revoit notre façon de donner à manger en lui permettant d’être plus actif, ajoute-t-elle. C’est-à-dire qu’au lieu de viser la bouche et de tirer la cuillère vers le haut (un geste que l’on fait tous, mais qui met le bébé en situation passive), on lui présente la cuillère en la tenant horizontalement devant sa bouche et en le laissant fermer ses lèvres dessus pour prendre la nourriture. » Et pour qu’il participe encore plus au repas, on lui donne sa propre cuillère qu’il utilise comme il peut, tout en le laissant toucher et malaxer les aliments avec ses mains s’il en a envie.
On relâche la pression
On ne force pas son enfant à utiliser la cuillère sous peine de faire durer le refus. Et on fait redescendre la pression même s’il mange peu. Car le lait reste l’aliment principal jusqu’à un an. Mais on reste vigilant si ce refus de la cuillère s’installe et s’il est associé à d’autres signes « car ça pourrait révéler des troubles de l’oralité, note la spécialiste. À surveiller : une perte de poids (une chute d’un ou deux couloirs sur la courbe de croissance), des difficultés pour faire des mouvements de mastication, des haut-le-coeur fréquents, des fausses routes… »