Parents

Elle n’aime pas qu’on la change

Comment faire pour qu’elle tienne en place ? Explicatio­ns, timing et adaptation sont les maîtres mots !

- DOROTHÉE BLANCHETON

De plus en plus souvent, sur la table à langer, Lola gesticule dans tous les sens. Elle semble en avoir assez qu’on la change, et pour ses parents, ce moment prend des allures de rodéo ! Un phénomène assez classique à cet âge selon Sophie Leguen, infirmière puéricultr­ice*. « Entre 1 et 2 ans, bébé acquiert de nouvelles capacités psychomotr­ices. Il commence à marcher. Vers 18 mois, il entre dans la phase d’affirmatio­n de soi (qu’on appelle aussi phase d’opposition), éprouve du plaisir à faire seul et recherche l’autonomie. Il construit son identité et son comporteme­nt peut se modifier », explique-t-elle. Il peut alors davantage se retourner et se débattre pour faire ce qui lui plaît plutôt que de rester passif.

Une question de tempo

Si l’enfant est en plein jeu et qu’on l’emmène soudaineme­nt changer sa couche, il risque d’être frustré et moins disposé à se laisser faire. « Le choix du moment est important car l’enfant, dont le cerveau est encore très immature, peut vite être dépassé par son état émotionnel », atteste Sophie Leguen. On le prévient qu’on va le changer dans cinq minutes ou quand il aura fini son puzzle et juste avant, on lui demande

Elle ne veut pas rester en place ? On lui propose de nous donner la couche, le liniment… s’il est prêt. Pour éviter de l’interrompr­e en plein jeu, la puéricultr­ice conseille de privilégie­r le change dans les moments de transition : après la sieste, après le repas… On explique à l’enfant avec des mots simples et une voix douce ce que l’on fait. S’il est sensible au froid, on s’assure que la pièce est à températur­e ambiante, que nos doigts ne sont pas frais. On évite de le changer dans un lieu habituelle­ment stimulant comme le salon s’il est habitué à y jouer.

Le rendre acteur

Pour répondre à son envie de mouvements et d’autonomie, et éviter qu’il ne s’ennuie, on le rend acteur en lui proposant de donner la couche, le liniment… « Certains enfants n’aiment pas être allongés quand on les change. Il n’y a aucune obligation à ça. Il peut être assis ou debout s’il préfère. On s’adapte », suggère Sophie Leguen. S’il rechigne toujours, on lui demande ce qui l’embête car il commence aussi à parler et à se faire mieux comprendre.

On peut aussi, s’il est prêt et demandeur, lui proposer d’enlever la couche et commencer l’apprentiss­age du pot à partir de 18 mois. * www.mamanradie­use.com

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