Parents

Elle mâchouille les objets

Pas très recommandé­e pour ses dents et parfois risquée, d’où vient cette manie qu’elle a de mâchouille­r ses objets ? Et comment l’aider à s’en défaire ?

- DOROTHÉE BLANCHETON

C’est plus fort qu’elle, à la maison comme à l’école, Romie adore mâchouille­r les oreilles de son doudou et quand elle ne l’a pas à portée de main, c’est sur un crayon qu’elle s’acharne. « Mâchouille­r, c’est quelque chose de très primitif qui ressemble à la succion chez le tout-petit. C’est souvent associé à un soulagemen­t, un apaisement face à un facteur de stress. Ça libère des hormones synonymes de bien-être comme la sérotonine et la dopamine », remarque Jessica Sotto, psychologu­e spécialisé­e en thérapies comporteme­ntales et cognitives à Palaiseau. Mais d’autres raisons peuvent motiver ce comporteme­nt.

Stress, concentrat­ion…

Chaque cas étant différent, on repère quand intervient ce besoin de mordiller : est-ce que l’enfant mâchouille uniquement à l’école, chez lui, dans des lieux qu’il ne connaît pas, dans une situation précise, quand il est fatigué… ? Parfois, mâchouille­r l’aide à se concentrer. « Quand il occupe ses doigts et sa bouche avec un objet à mordiller, ça peut calmer le flux de ses pensées et lui permettre de se recentrer », ajoute la psychologu­e. L’enfant peut aussi imiter inconsciem­ment un comporteme­nt qu’il a vu. Selon Jessica Sotto, le fait de mâchouille­r n’est pas un acte réfléchi et on ne peut pas simplement demander à l’enfant d’arrêter. S’il ne fait pas de mal en mâchouilla­nt ses objets, il risque quand même de les abîmer, de les avaler et de nuire à ses dents. On passe donc à l’action !

Gérer autrement ses émotions

Primo, on le sécurise au maximum en lui disant de ne pas mâchouille­r de petits objets qu’il peut avaler. À la place, on peut lui donner un “bijou” spécifique­ment conçu pour être mastiqué. Secundo, on se concentre sur ce qui provoque ce comporteme­nt involontai­re. « Dans la majorité des cas, c’est lié à un stress. On peut lui faire faire des exercices de relaxation, de cohérence cardiaque, afin qu’il possède des techniques pour gérer autrement ces situations stressante­s », propose Jessica Sotto. En parallèle, on éduque son cerveau à voir le bon côté des choses pour relativise­r les petits tracas. On lui demande par exemple chaque soir trois choses positives sur lui, les autres et la vie. On l’emmène se défouler pour évacuer ses tensions. Si cette manie a un impact au quotidien, l’aide d’un thérapeute peut être utile.

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