Elle mâchouille les objets
Pas très recommandée pour ses dents et parfois risquée, d’où vient cette manie qu’elle a de mâchouiller ses objets ? Et comment l’aider à s’en défaire ?
C’est plus fort qu’elle, à la maison comme à l’école, Romie adore mâchouiller les oreilles de son doudou et quand elle ne l’a pas à portée de main, c’est sur un crayon qu’elle s’acharne. « Mâchouiller, c’est quelque chose de très primitif qui ressemble à la succion chez le tout-petit. C’est souvent associé à un soulagement, un apaisement face à un facteur de stress. Ça libère des hormones synonymes de bien-être comme la sérotonine et la dopamine », remarque Jessica Sotto, psychologue spécialisée en thérapies comportementales et cognitives à Palaiseau. Mais d’autres raisons peuvent motiver ce comportement.
Stress, concentration…
Chaque cas étant différent, on repère quand intervient ce besoin de mordiller : est-ce que l’enfant mâchouille uniquement à l’école, chez lui, dans des lieux qu’il ne connaît pas, dans une situation précise, quand il est fatigué… ? Parfois, mâchouiller l’aide à se concentrer. « Quand il occupe ses doigts et sa bouche avec un objet à mordiller, ça peut calmer le flux de ses pensées et lui permettre de se recentrer », ajoute la psychologue. L’enfant peut aussi imiter inconsciemment un comportement qu’il a vu. Selon Jessica Sotto, le fait de mâchouiller n’est pas un acte réfléchi et on ne peut pas simplement demander à l’enfant d’arrêter. S’il ne fait pas de mal en mâchouillant ses objets, il risque quand même de les abîmer, de les avaler et de nuire à ses dents. On passe donc à l’action !
Gérer autrement ses émotions
Primo, on le sécurise au maximum en lui disant de ne pas mâchouiller de petits objets qu’il peut avaler. À la place, on peut lui donner un “bijou” spécifiquement conçu pour être mastiqué. Secundo, on se concentre sur ce qui provoque ce comportement involontaire. « Dans la majorité des cas, c’est lié à un stress. On peut lui faire faire des exercices de relaxation, de cohérence cardiaque, afin qu’il possède des techniques pour gérer autrement ces situations stressantes », propose Jessica Sotto. En parallèle, on éduque son cerveau à voir le bon côté des choses pour relativiser les petits tracas. On lui demande par exemple chaque soir trois choses positives sur lui, les autres et la vie. On l’emmène se défouler pour évacuer ses tensions. Si cette manie a un impact au quotidien, l’aide d’un thérapeute peut être utile.