Parents

Il refuse d’aller dans sa poussette

- ÉLISABETH DE LA MORANDIÈRE *Spécialist­e de l’enfant et de l’adolescent, Auteur de “Je veux ! Je veux ! Comment dire non à son enfant”, éd. Pfefferkor­n.

Antoine, 2 ans, pique des crises de rage lorsqu’on tente de le mettre dans sa poussette. Il se débat et hurle comme si on l’égorgeait ! Les départs à la crèche sont stressants et il faut s’y mettre à deux pour l’y installer. Une épreuve pour ses parents.

Il revendique son autonomie

« Antoine semble être entré dans la phase d’opposition, une étape de son développem­ent propre à son âge qui se manifeste ici par le refus d’aller dans sa poussette. Il a bien compris aussi qu’une fois installé et attaché, il est sous l’autorité de ses parents, et ne contrôle plus la situation. De plus, entre 2 et 3 ans, notre enfant revendique son autonomie, il veut tout décider et montrer qu’il a une volonté propre et se met parfois dans de grosses colères si on entrave son désir », explique Stephan Valentin, docteur en psychologi­e*. Mais à cet âge, ce refus peut s’expliquer aussi par la simple envie de notre loulou d’exploiter ses capacités motrices qui lui donnent une liberté de mouvement toute nouvelle pour assouvir sa curiosité, comme courir après les pigeons dans la rue, coller le nez aux vitrines des magasins, atteindre le rayon des jouets dans les supermarch­és…

On reste souple

Notre expert conseille, avant de tomber dans le rapport de force, d’examiner le contexte et de se demander s’il est vraiment nécessaire qu’il soit à ce moment-là dans sa poussette. On peut lui dire : « OK, dans cette rue piétonne calme ou ce trottoir très large, tu as le droit de marcher à côté de la poussette à condition de t’y accrocher ou de me donner la main. S’il y a trop de monde, je préfère que tu restes dans ta poussette pour plus de sécurité. Et quand on traversera la grande rue ou qu’on sera sur le parking, qu’on doit monter dans le bus, je te remettrai dans ta poussette car c’est trop difficile pour moi de la guider et de te tenir en même temps. » Le but est d’expliquer que ce n’est pas pour le punir, mais qu’il y a des contrainte­s extérieure­s. L’alternativ­e est d’investir dans un tricycle qui se dirige grâce à une canne parentale. Notre petit aura ainsi l’impression d’être plus dans le contrôle et d’accéder à plus d’autonomie.

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